Page:Annales de pomologie belge et étrangère - 5.djvu/13

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mais ces lobes ne sont pas accusés par de profondes découpures ; la végétation de ces plants est médiocre, ils perdent leurs feuilles de bonne heure.

En Bourgogne, la maturité des Pineaux varie, selon les années, dans la période du 15 septembre au 10 octobre, ce qui permet de vendanger au plus souvent dans une saison favorable à la vinification ; il n’en est pas de même en Belgique, où il arrive rarement que la maturité soit suffisante avant le 15 octobre ; parfois il faut attendre la fin du mois pour récolter, au milieu des brumes et des pluies, circonstances obstatives à tout bon résultat. Il importe donc d’obtenir, au moyen de semis faits avec persévérance, des variétés plus hâtives que le Pineau, et possédant les qualités précieuses de ce cépage pour la fabrication du vin.

La culture est la même dans la vallée de la Meuse qu’en Bourgogne : les sarments sont conduits sur échalas, et rabattus très-bas chaque année. Les questions de taille ayant été traitées dans le premier volume de cet ouvrage, page 29, il est inutile de nous y arrêter ici ; nous nous bornerons à mentionner les améliorations qui s’introduisent à Huy depuis quelques années.

Au lieu de renouveler la vigne tous les cinq ou six ans par des provins ou marcottes, ce qui interrompait la production, les propriétaires intelligents font des provins chaque année.

Le goût de terroir, particulier aux vins de la Meuse, était attribué à la coutume d’amender ou de recharger le sol des vignobles avec du schiste houiller, lequel, se décomposant par l’action du soleil et des pluies, pénétrait jusqu’aux racines et communiquait au vin un goût analogue au charbon de terre. On commence à abandonner cet amendement, et à y substituer des composts. Il faut beaucoup de prudence et d’observation dans cette voie, comme on peut s’en convaincre par les faits cités plus haut.

A. Royer.