Poire Duchesse de Mars.
L’origine de cette poire nous est restée aussi inconnue qu’elle l’était lorsque nous l’avons décrite en 1850, dans l’Album de Pomologie. M. Prévost de Rouen, la regardait comme un fruit belge, mais si depuis, nous avons reconnu qu’elle était plus répandue dans nos jardins que nous ne l’avions présumé, nous n’avons cependant rien trouvé qui confirmât son opinion. L’assertion du même auteur sur l’époque de sa maturité tardive, s’étant vérifiée, a donné plus de valeur à cette variété, dont le mérite nous paraissait secondaire de prime abord.
Le fruit est petit ou moyen, assez variable dans sa forme, il est souvent oblong ou turbiné et parfois arrondi. L’épiderme jaune d’or à l’époque de la maturité est ponctué et panaché de roux, ombré de même couleur autour du pédoncule, et légèrement coloré de rouge du côté du soleil. Le pédoncule long de 15 à 30 millimètres est assez gros, parfois charnu, brun, implanté un peu obliquement dans une petite cavité. Le calice, étoilé, souvent irrégulier est placé à fleur du fruit ou très-peu enfoncé ; ses divisions sont noires. La chair est blanche, demi-fine, fondante, son eau est abondante, sucrée, légèrement acidulée, d’une saveur musquée très-agréable, de première qualité.
La Duchesse de Mars, mûrit ordinairement de décembre en février, néanmoins nous en avons dégusté accidentellement des spécimens mûrs dès la fin d’octobre, qui étaient de toute première qualité et avaient la saveur des meilleurs Rousselets.
L’arbre étant peu vigoureux et très-fertile, il est préférable de le greffer sur franc que sur coignassier, excepté dans les jardins où ce dernier sujet se plaît particulièrement.
Ses branches à fruits sont courtes, grêles, gris-brun.
Les supports sont gris, ridés et rugueux.
