Poire la juive.
Nous sommes redevables de cette variété à feu le major Esperen, de Malines ; à son premier rapport qui eut lieu en 1843, elle n’avait pas acquis toutes les qualités qu’elle a développées depuis, qui la rendent précieuse comme fruit de pyramide et comme fruit de haut-vent ; aussi, le consciencieux pomologue en fit-il, dans le principe, peu de cas. Placé dans son jardin à Malines près d’un mur qui longe la rue des Juifs, l’arbre était communément désigné par le nom de la rue et ce nom lui est resté.
Le fruit moyen, turbiné, mesure 8 à 9 centimètres en hauteur et en diamètre. L’épiderme lisse, jaune d’or à l’époque de la maturité, est ponctué et panaché de brun-roux, parfois marbré de vert du côté de l’ombre et de rouge du côté du soleil (ceci n’a lieu qu’en sol léger et chaud). Le pédoncule, long de 25 à 35 millimètres, ligneux, brun, est implanté dans une cavité petite et légèrement bosselée. Le calice est irrégulier, peu enfoncé. La chair est blanc-jaunâtre, demi-fine, fondante, son eau est abondante, sucrée et bien parfumée.
La maturité de cet excellent fruit a lieu en novembre ; il mûrit lentement au fruitier et prolonge ainsi la jouissance de l’amateur d’une quinzaine de jours.
L’arbre vigoureux, d’un port superbe, très-fertile, forme naturellement une belle pyramide ; ses branches à fruits sont grosses, de longueur moyenne, brun-gris. Les supports sont gros, courts, ridés, renflés vers le bout.
Les boutons à fruits sont moyens, ovales, pointus, fauves, ombrés de brun.
Les jeunes rameaux sont gros, longs, renflés à leur sommet et légèrement coudés ; une strie très-