Page:Annales des ponts et chaussées - 5e série, 2e sem. - 1871.djvu/10

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et l’administration, après avoir nommé M. Minard ingénieur en chef de première classe, l’avait autorisé en juin 1827 à prendre un congé.

Cette mission brillamment accomplie, il demanda à rentrer au service de l’État, et le 1er novembre 1830 il était nommé inspecteur de l’école des ponts et chaussées dont Prony était depuis bien longtemps le directeur ; peu de temps après il recevait la croix de la Légion d’Honneur.

Les vieux cours, insuffisants, avaient été rajeunis par d’habiles professeurs, Brisson, Navier, Coriolis, Duleau, Dufrénoy, etc. ; et, en 1832, Duleau qui professait tous les cours de construction ayant été emporté par le choléra, Bernard fut chargé des routes et ponts et des travaux maritimes, et Minard de la navigation intérieure.

De plus, M. Minard, pour combler une lacune de l’enseignement, dut donner aux élèves des notions sur les chemins de fer.

Pour les canaux et les rivières, il avait recueilli, soit dans les leçons de ses prédécesseurs, soit dans les souvenirs de sa propre expérience, tous les éléments d’un cours très-intéressant et essentiellement pratique.

Pour les chemins de fer, il ne trouvait en France que des documents très-imparfaits, et les chemins en quelque sorte ébauchés de Saint-Étienne, de Roanne et quelques autres : il alla en Angleterre, à ses frais, rechercher les renseignements qui lui faisaient défaut. Il visita tous les chemins de fer qui étaient alors en activité ou en construction, non-seulement ceux qui depuis longtemps desservaient les houillères, mais surtout ceux qui venaient d’être livrés à la circulation des voyageurs et des marchandises, et particulièrement le chemin de Liverpool à Manchester où Robert Stephenson, dans un concours célèbre, avait si brillamment inauguré le règne de la locomotive.

De tous ces documents méthodiquement classés et analysés, il fit le sujet de leçons très-substantielles, où près