Page:Annales des ponts et chaussées - 5e série, 2e sem. - 1871.djvu/5

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

habileté à calculer de tête et à donner à toutes les idées théoriques des formes pratiques.

Envoyé provisoirement à Angers en 1805 pour un service d’arrondissement, il fut désigné en novembre 1806 pour le port militaire de Rochefort, où des sujets variés d’études et d’applications allaient compléter son éducation technique.

Déjà un de ses anciens camarades de l’École polytechnique, Hubert, nommé plus tard correspondant de l’Institut, résidait à Rochefort comme officier du génie maritime. Hubert faisait de la science pratique. C’était aussi la tendance de M. Minard ; et les mêmes goûts établirent entre eux de solides relations.

À peine arrivé, M. Minard, pressentant le rôle important que le fer allait jouer dans les grands travaux publics, voulut connaître à fond le travail de la forge, et il apprit dans les ateliers du port le métier de forgeron ; et longtemps après, inspecteur de l’École des ponts et chaussées, il demandait qu’on fît au moins connaître pratiquement aux élèves les opérations que subit le fer, en exécutant sous leurs yeux les principales manipulations de fonte, de forge et d’ajustage.

M. Minard, dans le port de Rochefort, put donner libre carrière à son activité : il y construisit les portes busquées des nouvelles formes, le magasin aux huiles, l’atelier de sculpture, et le magasin aux bordages avec charpente en bois et fer ; et chacune de ses études et de ses constructions portait le cachet de son esprit observateur et judicieux.

C’est pour le magasin aux bordages, en 1809, qu’il employa des forçats comme ouvriers avec autant de succès que d’économie, idée féconde qui plus tard à Toulon a reçu de M. Bernard les plus heureux développements.

Mais ses travaux étaient terminés, ses projets ajournés : et M. Minard sollicita de nouvelles occasions de déployer son activité.