Page:Annales du Musée Guimet, tome 21.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
cxiii
ZEND-AVESTA, — INTRODUCTION, VIII : MATÉRIAUX
trente ans par génération[1]. Il y a aujourd’hui à Bombay six Dastùrs au moins dont les généalogies remontent à Nériosengh et elles présentent en moyenne vingt-trois générations entre l’ancêtre et le représentant moderne, ce qui, à la même moyenne de trente ans par génération, nous renvoie de 23 fois 30 ans dans le passé, c’est-à-dire vers l’an 1200. Dans des calculs si vagues, la différence de soixante ans ne suffit pas pour ébranler la seule conclusion solide qui ressorte de toutes ces considérations, à savoir que Nériosengh était antérieur à Anquetil de bien plus que de trois siècles. Je crois que la question de la date exacte de Nériosengh n’est pas insoluble et qu’un dépouillement méthodique des vahis[2] des vieilles familles sacerdotales permettrait au moins de serrer la date de très près, sinon de la déterminer.
3o Traductions gujraties. — Il y a plus de quatre siècles que l’on a commencé de traduire dans la langue vulgaire de Gujrat les livres les plus essentiels de la littérature traditionnelle, entre autres les traductions de


  1. Pêshyὸtan, Râm, Kàm-dìn, Shahryâr, Nériôsang, Gayômart, Shahryâr, Bahràm, Magùpat, Ormazdyâr, Erpat Ràmyàr (éd. Haug de l’Ardà Viràf, p. 246 ; dans la traduction on a omis les trois termes en italiques). — On pourrait élever des doutes sur l’identité de l’Ormazdyâr, fils de Ràmyàr, qui termine la généalogie, n’était le grand nombre de familles sacerdotales dont la généalogie se rattache soit à Ormazdyâr, soit à Nériosengh : c’est le grand titre de noblesse sacerdotale : cf. supra, p. lvii.
  2. Les vahis sont des registres de famille. Le prêtre a un vahi où il enregistre les décès de la communauté et les événements ou accidents notables. C’est par son vahi qu’il peut avertir le fidèle que tel jour il a tel anniversaire funéraire de mois ou d’année à célébrer. Les vahis anciens sont une source historique importante : c’est sur un vahi de ce genre, celui de Mulla Firoz, que M. Ardshir Sorabji a restitué la généalogie des Dastùrs de Bhroach (A genealogical Remembrancer of the Broach Dustoor Family, Bombay, 1878). C’est une des sources principales de la Pârsi Prakâsh de M. Bamanji Patel. — Voici, pour donner une idée de ces vahis, un extrait de celui de la famille Patel (le grand-père de Bomanji était Patel ou « maire » de Thana) : « (rikh) 12 mâ september 1783 ne Mumbai thî Bharûc javâ thânâmâ utariô te vakhate R. 18. 4. 6 (o) kharcî hatā te mâ R. 10 dasturjinê peravîà hatā : le 12 septembre 1783 [Aspandiàrjî Kàmdìn], revenant de Bombay à Bhroach, s’est arrêté à Thànà. À cette occasion, dépense de 18 roupies, 4 annas, 6 pies, dont 10 roupies données (en ashôdàd) au Dastùr. » Aspandiàrjî Kàmdìn s’était rendu à Bombay pour la grande controverse de la kabisa. Il a résumé la querelle dans un livre, resté classique chez les Parsis, A historical account of the ancient leap year of the Parsees, Surat, 1826 (en gujrati).

t. i o