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ANNALES DU MUSÉE GUIMET
traduction a donc ses bornes, et celle-ci doit offrir au lecteur, non pas certes un calque de la syntaxe (zende) qui ne pourrait que le rebuter, mais le reflet de la conception primitive et authentique des anciens auteurs, la reproduction fidèle de leur physionomie littéraire, en un mot l’image de leur style… »
Le commentaire qui accompagne la traduction a pour unique objet d’expliquer le texte et de justifier la traduction. Le lecteur ne doit donc pas s’attendre à trouver dans le commentaire la solution de toutes les questions historiques et philologiques que chaque passage du texte peut soulever. J’ai cherché dans l’histoire les faits qui peuvent illustrer le texte ou le mettre en action : je ne me suis point cru forcé de faire entrer dans le commentaire tout ce que l’histoire nous fournit de documents, plus ou moins précis, sur les religions anciennes de la Perse. D’autre part, j’ai considéré que ma tâche était de trouver le sens du texte et non de faire l’histoire naturelle des mots qui constituent le texte : c’est une tâche qui revient à la grammaire comparée. Par exemple, quand j’ai établi par preuves expérimentales que vîshaptatha désigne la période de la lune décroissante (p. 12, note 34), je considère ma tâche comme achevée et laisse la recherche de l’étymologie à une autre science. Il me suffit de constater que âzhu ne signifie point « le désir », comme l’étymologie l’a laissé croire, mais « hérisson » (p. 347, note 35) ; et si le sens de fait peut se justifier étymologiquement par le rapport du grec ἕχιζ-azhi avec ἑχἴνοζ, c’est une question secondaire que nous pouvons laisser de côté sans compromettre la valeur de notre traduction.
Les divisions du texte sont celles de l’édition de M. Geldner, lesquelles reproduisent celles de M. Westergaard. Mais nous avons ajouté, entre parenthèses, celles de M. Spiegel. Dans le commentaire, nous renvoyons, en général, uniquement à l’édition Geldner : le chiffre romain marque le chapitre (Hâ ou Karda), le chiffre arabe marque le paragraphe ; quand le chiffre romain est suivi de deux chiffres arabes, le premier se rapporte à l’édition Geldner, le second à l’édition Spiegel. Par exemple, Vp. I, 4, 15 signifie : « Vispéred, Karda I, § 4 de Geldner, § 15 de Spiegel. »
Dans le commentaire, les mots imprimés en caractères gras appartiennent à la période ancienne, c’est-à-dire sont zends ou perses ; les mots