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ZEND-AVESTA : YASNA. — APPENDICE A


voûte entière du ciel 7[1] ; qu’il a pour fils Âtar, le Feu (Y. 11, 4, 18 et passim) ; qu’il fait couple avec la lumière solaire, Mithra (v. Y. I, n. 39) qu’il a pour œil, le Soleil (Y. I, 11, 35) ; pour épouses les Eaux (Y. XXXVIII, 1) et aussi Speñta-Àrmaiti, la Terre, en souvenir du vieil hymen cosmogonique de la Terre et du Ciel (voir page suivante).


Les Amesha-Speñtas ou « Immortels bienfaisants » sont des abstractions divinisées, les quatre premiers représentant des vertus cardinales, les deux derniers, des vertus de la nature. Le système zoroastrien a attribué à chacune de ces abstractions l’empire sur une partie déterminée de la nature (v. Palet Irani, 7-12).
1o Vohu Manô, ph. Vahûman, p. Bahman, est le premier créé des Amesha-Speñtas 8[2]. Son nom signifie « Bonne Pensée » ; l’auteur du traité d’Isis et Osiris le définit exactement Θεόζ εύνοίαζ. Mais Vohu Manô représente la Bonne Pensée au sens intellectuel aussi bien qu’au sens moral, et les formules du Sìrôza invoquent avec lui non seulement la Paix, Âkhshti, mais aussi l’Intelligence, Khratu, sous ses deux formes, l’Intelligence 9[3] naturelle et l’Intelligence acquise par l’étude (àsnô Khratu, gaoshὸ-srùta Khratu). Ahura s’est consulté avec Vohu Manô dans toutes ses créations 10[4].
Vohu Manô tient les portes du Paradis : c’est lui qui reçoit les justes qui y entrent 11[5] : les récompenses du Paradis sont dites « les biens de Vohu Manô » 12[6] parce qu’elles sont données en retour de la Bonne Pensée.
Sur terre, Vohu Manô a sous sa garde le juste (Vd. XIX, 23, 77), et les
  1. 7. τόν κύκλον τού Ούρανού Δία καλέοντεζ (Hérodote, I, 131) : Ζεύζ signifie le Dieu suprême, par suite Auramazda : les Sassanides mêmes, quand ils veulent rendre en grec le nom d’Ormazd, disent Διόζ Θεού : voir Y. I, note 4 et Ormazd et Ahriman, 30 sq.
  2. 8. Bundahish, 1, 23.
  3. 9. Les théosophes persans font plus tard de Bahman le premier esprit (Dabistan, début). — Cf. Firdausi : nukkust àfrinash Khirad rà shinâs « sache que l’intelligence a été sa première création » (éd. Vullers, p. 2).
  4. 10. Yasna XLVII [XLVI], 3, note 11.
  5. 11. Vd. XIX, 31, 102.
  6. 12. Yathà ahù vairyô (Hà XIX).