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ANNALES DU MUSÉE GUIMET
3 9[1]. Et toi, Pourucista 10[2], du sang de Haêcataspa, du sang de Spitâma 11[3], toi qui es née fille de Zarathushtra 12[4], puisse Ahura te faire recevoir Vohu Manô, te donner pour maîtres Sainteté et Sagesse 13[5] ! Or donc consulte, de toute ton intelligence, la très sage et bienfaisante piété d’Àrmaiti 14[6].


4. Pour avoir donné votre parfait amour à votre père 15[7], à votre maître, aux travailleurs, à votre époux 16[8], sainte à l’égard de tous ces saints ; pour
  1. 9. Analyse des strophes 3-4 dans le Dînkart, IX, 45, 4 : « Éloge de Pôrûcâst, fille de Zoroastre, pour ce qu’elle a aimé la bonne Religion avec intelligence, qu’elle a exécuté les avis de la religion, a de grand cœur accompli envers Zoroastre ses devoirs de femme, lui a donné parfait travail et parfaite soumission ; et après Zoroastre a rempli ses devoirs de femme et ses devoirs d’obéissance envers Jàmâsp. De la grande récompense qu’elle reçoit d’Auhrmazd pour sa religion et son appartenance aux dieux ».
  2. 10. Pourucista, fille de Zoroastre, qui la donna en mariage à Jâmâspa.
  3. 11. Haêcat-aspa et Spitama sont les ancêtres de Zoroastre, le premier à la cinquième, l’autre à la dixième génération. La lignée ascendante est : Zarathushtra, Pourushaspa (Pôrüshasp), Paitirâsp, Aurvadasp, Haêcat-aspa (Haêcadâsp), Cakhshnûsh, Paîtîrasp, Hardarshn, Hardâr, Spitama (Spîtàmân ; Bundahish, XXXII, 1).
  4. 12. yêzivî dugedràm Zarathushtrahê, traduit manat zâk bartâ min Zartûsht havâî, ce qui semble signifier : « toi qui es la matrice des filles de Zoroastre » (cf. yazùm, pun zâkîh, yonitayà, XXXI, 8 a). Cela veut-il dire que Zoroastre a eu d’elle des filles (comme Ferîdùn en eut de sa petite-fille ; v. p. 131, n. 15) et que les mots du Dinkart « accomplit envers Zoroastre ses devoirs de femme » littéralement « se donna à lui en qualité de femme » (khôrsandîhâ yahbûnt î tan pun zanîch ol Zartûsht) font allusion à un Hvaêtvadatha de Zoroastre avec sa fille ? Si Pourucista avait été réellement la femme de Zoroastre avant de devenir celle de Jàmâsp, il est très probable que le commentateur, toujours à l’affût d’arguments en faveur du Khêtûkdas (v. p. 129), n’aurait pas laissé passer un fait si probant. Le commentaire correspondant du Bak Nask (IX, 67, 9) sur notre passage assimile la piété filiale à la piété de la femme envers son mari : autrement dit, la femme parfaite est soumise d’abord à son père, puis à son mari, et le passage du Dinkart cité plus haut signifie donc simplement que Pourucista, après avoir été bonne fille envers Zoroastre, a été bonne épouse envers Jàmâsp.
  5. 13. Litt. : « qu’il te donne réception de Vohu Manô et maîtrise de Sainteté et de Sagesse (mazdâosca, u dânâkih ; paityàstim, J2 pratikâranim sthitim ; Afrîngân, 1, 14 ; le pehlvi du Yasna, pun yakôyamûnishnîh ou pun âstishnîh, a laissé tomber le mot correspondant à pratikâranîm, probablement makahlûnishnîh).
  6. 14. hém ferashvâ, ham pûrsît (impératif moyen de fras-pares * fras-sva) ; hudânuvareshvà, forme obscure, traduite hûdânâkîhâ dîn dôshishn « aimer la religion très sagement », ce qui ferait de vareshva un dérivé de var « aimer ».
  7. 15. tém zî vé speredànî varànî yà fedhrôi vidât, litt. « ce que votre amour parfait a distribué à votre père » : tém, explétif représentant Ahura : « lui a distribué à votre père » ; speredàni varànî, ûspôrîk dôshishn.
  8. 16. paithyaêca, ôc abû « au père », en qualité de fille ; — vâstryaêibyô, vâstryôshân