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CHAPITRE VI
DESCRIPTION DES VŒUX SACRIFICATOIRES

Les femmes et les Shudras n’ont pas le droit de jeûner plus de deux nuits. Les femmes ne doivent accomplir ni jeûnes, ni vœux sacrificatoires, etc., sans la permission de leurs maris. Les jours de jeûne, et les jours dans lesquels on célèbre les rites funéraires commémoratifs des ancêtres, on ne doit pas se nettoyer les dents avec une ramille[1], mais seulement avec des feuilles, ou avec douze gorgées d’eau. C’est le matin, en tenant à la main un vase de cuivre rempli d’eau, et la face tournée vers le Nord, qu’on doit prendre la résolution des vœux sacrificatoires, tels que les jeûnes et autres[2]. Los vœux sacrificatoires ne doivent ni commencer ni finir dans le mois intercalaire, pendant le coucher de Jupiter et des autres planètes, au temps des conjonctions (astrologiques) néfastes de Vaidhriti et Vyatipâta[3] et du Karana appelé

  1. Cette ramille est habituellement une petite branche de l’arbre Bābhul (sorte d’Accacia arabica) dont le bout est battu jusqu’à ce que ses fibres forment une sorte de petite brosse, avec laquelle on frotte chaque dent l’une après l’autre et qu’on doit ensuite casser en plusieurs morceaux et jeter. Dans tous les bazars indous, on vend des paquets de ces ramilles.
  2. Cet acte de résolution s’accomplit de la façon décrite dans la note 27. Le spectacle de nombreux brahmanes et autres Indous orthodoxes sortant le matin de leurs demeures, tenant chacun un pot d’eau et murmurant cette résolution est tout ce qu’il y a de plus curieux pour l’Européen nouvellement arrivé.
  3. Il y a 27 de ces conjonctions, la conjonction Vyatipāta est la dix-septième et Vaidhrîti la vingt-septième. Voici leurs noms dans l’ordre voulu : — Vishkambha, Priti, Ayushmān, Saubhāgya, Shobana, Atiganda, Tukarmā, Dhṛiti, Shula, Ganda, Vṛidhi, Dhruva, Vyāghata, Harshana, Vajra, Sidhi, Vyatipāta, Varyāna, Parigha, Shiva, Sidha, Sādhya, Shubha, Shukla, Brahmā, Aindra, et Vaidhṛiti. Quelques-unes, comme, par exemple, les deux conjonctions désignées dans le texte ci-dessus, sont absolument néfastes, tandis que d’autres sont propices à leur début et néfaste vers leur fin, ou vice