Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/114

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cérémonie, tsio-gho (tchhos-gos), les soieries de la Chine et les fins tissus du cachemir. Leurs boîtes à amulettes sont richement ciselées et enrichies de turquoises (gyou), de coraux (byi-rou), et autres pierres précieuses ; leurs boucles d’oreilles, grands anneaux d’or ou d’argent de la grosseur d’une plume d’oie, sont ornées d’une pierre fine ; leur chapelet de cou a des grains de pierres de couleur. Enfin, au lieu de laisser leur chevelure flotter sur leurs épaules, ils la tressent, à la façon des Chinois, en une queue qu’ils enjolivent d’anneaux d’or ou d’argent incrustés de turquoises, de perles, ou de grains de corail. Quant aux personnages qui remplissent de hautes fonctions publiques, leur costume est presque un uniforme. Les ministres (Kalon) et les directeurs (Deibon), relèvent leurs cheveux et les lient en une touffe au sommet de la tête, et sur cette coiffure mettent un chapeau plat, sans bords, garni de peau de renard ou de satin et surmonté d’une houppe de soie ou de peau de loutre. Leur robe, nazâ (na-bzâ), de soie ou du drap le plus fin, est serrée par une ceinture de cuir. Les gouverneurs et autres grands fonctionnaires ont les cheveux roulés et réunis en touffe ; leur bonnet, sans bords, est couvert d’une sorte de gaze blanche ; leur robe est large avec des manches étroites garnies de peau de loutre et bordées d’un galon de laine à cinq couleurs ; une ceinture de satin rouge supporte un couteau dans une gaine richement ornée ; au lieu de culottes, ils ont une sorte de tablier plissé, en une étoffe noire ressemblant à de l’étamine, appelé kozé ; leurs bottes sont en peau avec des semelles de feutre blanc bordées d’une étoffe rouge. Ils portent deux boucles d’oreilles : celle de gauche, nommée sotzi, se compose d’une très grosse turquoise montée en or ; celle de droite, djouri, est faite de deux morceaux de corail sertis en or[1].

  1. Klaproth, Description du Tubet ; Nouveau journal asiatique, t. IV, p. 243.