Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/214

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Dordjétchang fait le geste de perfection[1], (les index et les pouces des deux mains réunis et élevés à la hauteur de la poitrine), tandis que Dordjesempa a les mains croisées sur la poitrine et tient la foudre[2] et la sonnette sacrée[3]. Il est à remarquer que plusieurs sectes, entre autres la secte orthodoxe des Gélougpas, ne reconnaissent pas la supériorité de Dordjétchang ni de Dordje Sempa et en font simplement des Bodhisattvas célestes, émanations d’Akchobhya. Dans ce cas le rang suprême est attribué à Vairotchana[4].

Cette classe se divise en cinq groupes ou sous-classes :

1o Rgyal-ba Rigs-lnga[5] « Jinas ou Dhyâni-Bouddhas ». Ce sont cinq personnages abstraits, éternels, continuellement plongés dans la méditation, représentant les vertus, intelligences et forces de Dordjétchang, de qui ils émanent, protecteurs des cinq points cardinaux (zénith, est, sud, ouest, nord), personnifications des cinq éléments (éther, air, feu, eau, terre) et probablement aussi des cinq sens. Ils ne sont pas créateurs, n’interviennent ni dans les phénomènes matériels ni dans les affaires du monde, mais président à la protection et à l’expansion de la religion bouddhique, et par une émanation de leur essence procréent chacun un fils spirituel, Dhyâni-Bodhisattva, chargé de veiller activement sur l’univers, en même temps que par le rayonnement de leur intelligence ils inspirent, encouragent et soutiennent les saints qui aspirent à atteindre l’état sublime de Bouddha. On a donc ainsi cinq Trinités ou Triades composées, chacune, d’un Dhyâni-Bouddha, d’un Dhyâni-Bodhisattva, et d’un Mânouchi-Bouddha ou Bouddha humain. Ces cinq Dhyâni-Bouddhas se nomment : Rnam-par-snāng-mzad (Vairocana), Mi-bskyod-dpah (Akchobhya),

  1. Byang-c’ub-m’cog.
  2. Rdo-rje, Vajra.
  3. Dril-bu.
  4. Vairocana.
  5. Se prononce Gyelba Rignga.