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Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/234

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tefois, chez toutes existe le double caractère bienveillant et démoniaque ou malfaisant, qui se manifeste suivant les circonstances.

Les Dâkkinîs sont les Youms des Yidams, Bouddhas, Bodhisattvas ou simples dieux, mais, en même temps, elles remplissent un rôle personnel des plus importants qui explique le culte fervent que leur rend la dévotion populaire de préférence souvent aux autres dieux. Nombre de monastères, même parmi ceux de la secte orthodoxe, se consacrent à l’une d’elles en qualité de patronne tutélaire, de même que la plupart des familles tibétaines, qui pensent s’assurer ainsi leur toute puissante protection.


Seng-g’ei Mkà-gro-ma.
La première en rang et puissance, souvent qualifiée de Reine des Dâkkinîs, est Lha-Mo [1] « Mère des dieux », représentée sous quinze formes et appellations différentes, mais surtout sous l’aspect d’une femme au visage effroyable, tenant une massue terminée par une tête de mort, et un crâne humain qui lui sert de coupe, montée sur un cheval harnaché d’une peau humaine, qui serait, selon la légende, celle de son propre fils tué par elle en punition des crimes de son père.

Un autre groupe important est celui des six Mkà-hgro-ma dont la plus puissante Seng-géi gdong-c’an Mkâ-hgro-ma,

  1. Mahâ-Kâlî.