Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/240

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chaque famille à vouer au sacerdoce au moins un de ses enfants, d’ordinaire l’aîné. On comprend que dans ces conditions l’admission dans l’ordre ne doit pas être très difficile.

C’est d’ordinaire vers l’âge de 7 à 8 ans que les enfants destinés à la vie religieuse sont présentés dans un monastère par leur père, mère ou tuteur, qui choisissent de préférence un couvent où réside quelque moine de leur famille ou de leurs amis. Après une enquête ordinairement très sommaire sur la situation et l’honorabilité de la famille du jeune postulant (enquête très minutieuse quand il s’agit de certains monastères qui ne reçoivent que des religieux de haute classe), on lui fait subir un examen, que l’on pourrait appeler médical, afin de s’assurer s’il n’est atteint d’aucune infirmité ou maladie rédhibitoire : un aveugle, un borgne, un boiteux, un bossu, un sourd, un bègue, un lépreux, un phtysique, un épileptique ne peuvent être admis. L’enfant est alors confié au religieux son parent, ou à son défaut à un moine âgé, qui est chargé de lui apprendre à lire, à écrire, de lui enseigner les cinq commandements et les dix interdictions, les préceptes généraux de la morale et de la religion, enfin de lui faire apprendre de mémoire quelques courts soutras. Il conserve ses vêtements laïques, n’est pas obligé de faire couper ses cheveux et peut recevoir toutes les semaines la visite de ses parents.

Après deux ou trois ans d’études (légalement deux ans suffisent), le tuteur religieux, Gégan[1], du postulant demande l’admission dans la confrérie à titre d’auditeur ou Gènyen et l’inscription à l’une des écoles du couvent, ce qui donne lieu à un examen minutieux de sa conduite et de son savoir.

3. Initiation. — À l’âge minimum de quinze ans, le Gényen peut solliciter son admission au noviciat. Assisté

  1. Dge-rdan.