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que ceux de Dépoung, Séra, Galdan, Garmakhya, Morou qui renferment des facultés de théologie, de sciences mathématiques et naturelles, de médecine, voire même d’astrologie, de magie et autres sciences occultes, ces dernières enseignées surtout à Garmakhya et à Morou. Les études y sont, dit-on, très sérieuses et complétées par des examens aussi difficiles que coûteux, à la suite desquels le candidat heureux peut obtenir les titres de Gêçès[1] (correspondant à notre titre de licencié), dont la plupart se contentent, et de Rabjampa[2] ou Lharamba[3] (docteur en théologie). Les adeptes des sciences occultes reçoivent le titre spécial de Tchoï-tchong[4]. La possession de l’un de ces titres donne droit à celui de Lama. Une autre appellation honorifique, celle de Tchoidjé[5], est décernée par le Dalaï-Lama ou le Pantchen Rinpotché aux religieux qui se sont signalés par leur sainteté, mais ne donne pas droit à occuper les fonctions supérieures que peuvent exercer les Géçès et les Lharambas.

C’est, en effet, parmi les premiers que sont choisis les supérieurs ou abbés des monastères de moyenne importance, les uns élus par le chapitre, d’autres nommés par le Dalaï-Lama ou le Pantchen Rinpotché, tandis que les seconds fournissent le personnel des Khanpos.

Les Khanpos[6] sont promus par le Dalaï-Lama et le Pantchen Rinpotché, dont ils constituent le haut entourage à titre de conseillers, Tsanit. On peut donc ajuste raison les comparer aux cardinaux de l’Église romaine. Ils remplissent du reste des fonctions variées : abbés des grands monastères, ayant une juridiction ecclésiastique semblable

  1. Dge-çes.
  2. Rabs-hbyams-pa.
  3. D’après le Lama Agouan Dordjï.
  4. C’os-skyong.
  5. C’os-rje « noble de la Loi ».
  6. Mk’an-po.