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Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/250

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sans toutefois s’exposer au danger du refroidissement, le religieux tibétain porte au temple, pendant les offices, un manteau ou grande écharpe (lagoï) qu’il drape par dessus ses autres vêtements de la façon réglementaire. Cette écharpe, comme la robe, est jaune pour la secte orthodoxe, rouge pour les religieux des sectes non reformées ou Nyig-mapas.


Lama en costume de chœur.
Dans l’Inde, les moines bouddhistes vont toujours tête nue, se contentant en cas de pluie de ramener sur leur tête un pan de leur manteau, et de s’abriter du soleil derrière un grand éventail en feuilles de bananier dont ils se font à l’occasion un écran afin de ne pas voir les femmes qu’ils rencontrent. Au Tibet, la discipline moins sévère ne les oblige pas à de telles précautions, ou du moins l’usage a renversé la règle en obligeant les femmes à s’enduire le visage d’une pâte noire ou rouge, afin de ne pas risquer d’induire les religieux en tentation par leur beauté, prescription dont l’efficacité est d’ailleurs illusoire si nous en croyons les médisances de la chronique scandaleuse qui sévit là comme partout ailleurs. Mais par contre la rigueur du froid en hiver, l’intensité des rayons solaires pendant le court été de la région himalayenne exigent une coiffure spéciale pour chaque saison, et les différentes sectes en ont profité pour s’en faire un insigne distinctif, et bonnets ou chapeaux, rouges ou jaunes, de feutre ou de soie, indiquent par leur forme non seulement la secte mais aussi le rang de ceux qui les portent.