Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/279

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propos de quelque événement important, heureux ou malheureux, actions de grâces ou invocations de détresse.

Des premiers nous avons indiqué l’ordre et la nature à propos des devoirs quotidiens du clergé ; il n’est donc pas utile d’y revenir plus longuement quand nous aurons rappelé qu’ils consistent en récitation psalmodiée d’invocations et d’hymnes à la louange des Bouddhas, principalement d’Odpagmed, des Bodhisattvas et avant tout de Tchanrési, enfin du saint ou du dieu patron du Monastère, et d’offrandes d’eau, de grains consacrés, de fleurs, de parfums, de lumières.

Les seconds méritent une description particulière, tant à cause de leur caractère magique, même quand il s’agit de cérémonies orthodoxes, que de leur ressemblance avec ceux des autres contrées où fleurit le Mahâyâna mystique et également avec certains rites du culte catholique, auquel nombre d’auteurs supposent qu’ils ont pu être empruntés en partie sous l’influence des Nestoriens et des premiers missionnaires, Guillaume de Rubruquis, Ascelin, Pont-Corvin et autres dont les enseignements et les pratiques auraient été connus du grand réformateur Tsong-Khapa. Cette hypothèse ne doit cependant être envisagée qu’avec la plus grande réserve, car selon toutes probabilités il ne s’agit là que de simples coïncidences fortuites.

Toutes les fêtes sont naturellement l’occasion de cérémonies solennelles, et les fêtes sont nombreuses au Tibet.

C’est d’abord la célébration hebdomadaire de l’Uposatha qui correspond à nos dimanches, fête qui se célébrait primitivement le jour de la nouvelle et de la pleine lune, puis plus tard également aux deux quartiers intermédiaires. Outre un office solennel, elle comporte un jeûne rigoureux et une confession générale, Sobyong[1] ou Prâtimokcha, devant tout le chapitre du monastère. Voici en quoi con-

  1. Gso-sbyong.