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C’est dans l’Himâlaya, — qui décrit un demi-cercle autour du Tibet, du Cachemir aux frontières de la Chine sud-occidentale, — que se rencontrent les plus hautes montagnes de l’ancien continent : l’Aloung-Gangri, 7,600 mètres, au nord de la province de Ngary-Khorsoum ; le Kailasa, 6,164 mètres ; le Gandiséri, 6,700 mètres, situé à peu de distance du fameux lac de Mansarovar dans le Tibet occidental ; la chaîne du Samtaï-Gangri qui sépare les bassins du Gange et du Tsang-po ; le Djéring-ghina-gang-tchou-ri, 8,845 mètres, que les Anglais appellent Gaurisankar et mont Everest ; le Dévalagiri, 8,176 mètres ; le Tomba-la, qui sépare le bassin du Tsang-po de la région du lac Tengri-nour, et dont le principal col praticable, nommé Kalamba, est situé à une altitude de 5,244 mètres ; le Marzimikla, 5,560 mètres ; le Tchaptala, 5,152 mètres, etc[1].

Le plateau des Nan-chan est d’une altitude beaucoup moins considérable ; ses pics les plus élevés n’atteignent guère plus de 5,000 mètres, de même que les monts Bourkhan-Bouddha, 4,970 mètres, Tchouga, 4,760 mètres, et la chaîne des Bayan-kara qui le continuent jusque vers la frontière occidentale de la Chine.

Fleuves. — En raison de sa situation centrale et de son altitude générale, le massif de l’Himâlaya est le nœud de tout le système hydrographique de l’Asie orientale. C’est, en effet, dans le chaos de montagnes qui constituent le Tibet que se trouvent les sources et les principaux affluents des grands fleuves de l’Inde, de l’Indo-Chine et de la Chine, et, — à l’exception de l’Indus, de la Soutledj et du Gange, qui prennent leur source dans la province de Ngari et sur le versant sud-occidental de l’Himâlaya, — tous courent à peu près parallèlement de l’ouest à l’est, tant qu’ils sont sur le territoire tibétain[2].

  1. Pour plus de détails, voir : Dutreuil de Rhins, Asie Centrale, pp. 485-521.
  2. Les géographes, tant de l’Europe que de la Chine, n’ont pu jusqu’à