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1o Le dharma, la loi religieuse, le mérite, la droite conduite ;

2o L’adharma, ou principe contraire au précédent, soit le démérite, le péché ;

3o Le temps, kâla, qui se déroule suivant deux modes : l’utsarpiṇî ou période de croissance et de développement progressif, et l’avasarpiṇî ou période de décroissance ;

4o L’espace, âkâśa ;

5o La matière, pudgala.

Les atomes matériels, en s’unissant, forment quatre éléments : la terre, le feu, l’eau et le vent.

De la combinaison des éléments résultent enfin les corps et les êtres qui se classent selon les catégories suivantes : particules élémentaires de terre, de feu, d’eau et de vent ; plantes, habitants des enfers, animaux inférieurs, animaux supérieurs, hommes et dieux.

Le principe vivant a pour attribut caractéristique la connaissance, jñâna. Il est répandu dans tout l’univers. Chaque être, chaque objet, chaque particule, si infime soit-elle, possède une âme. Ces âmes sont indépendantes les unes des autres. Dans les corps et objets inférieurs, elles sont inintelligentes, inconscientes ; leur attribut, la connaissance, est comme voilé ; il n’existe qu’à l’état de puissance. Chez les êtres supérieurs, au contraire, elles parviennent à la conscience.

Par suite de son union avec la matière, le principe vivant est assujetti au karman, c’est-à-dire aux actes avec leurs conséquences. Le karman règle en quelque sorte la transmigration des âmes. Le tourbillonnement des existences, saṃsâra, s’accomplit en effet suivant la qualité du karman. Les actes ont-ils été méritoires, conformes à la loi religieuse, au dharma, alors l’âme, à la mort, passe dans un corps d’une condition supérieure : elle anime un dieu ou un homme de race noble. Les actes ont-ils été mauvais, contraires au