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James Darmesteter. En effet, que nous resterait-il des livres sacrés de l’Iran si les réfugiés de l’Inde n’en avaient pas emporté les fragments ? Aussi avons-nous pensé qu’il convenait d’envisager cette histoire à un double point de vue et d’étudier simultanément la vie sociale et la vie religieuse, inséparables chez le Parsi.

Nous avons consacré de longs chapitres à l’explication des coutumes modernes en les rapprochant de celles que nous avaient fait connaître les anciens voyageurs, surtout Anquetil Duperron ; car si notre illustre savant a marqué une ère dans les études iraniennes, il a aussi fixé une date dans l’existence de la société zoroastrienne par son Exposition des usages civils et religieux des Parses. À près d’un siècle et demi de distance, il est intéressant de noter la persistance de certains de ces usages, ceux qui président aux funérailles et qui ont un caractère religieux, et l’abandon de ceux qui ont une origine purement hindoue. Pour le mariage, par exemple, le rite mazdéen est simple ; il consiste dans une bénédiction, l’Ashirwad, qui contient les paroles sacramentelles qui unissent les conjoints ; la procession, les fêtes, les détails de la cérémonie, tels que le purdah, la corde et les grains de riz, sont empruntés aux Banians. À ce sujet, il est curieux de voir jusqu’à quel point les Parsis ont fidèlement tenu leurs promesses au Rana de Sanjan. Dans le costume, il y a encore entre les Banians et les Parsis, dans quelques localités du Mofussil, des ressemblances tellement frappantes qu’un voyageur pourrait se tromper s’il ne s’en rapportait à la marque sacrée inscrite sur le front de l’Hindou !

En ce qui concerne le Panchayet, nous avons présenté une courte esquisse des règlements intérieurs de la communauté, suffisante pour donner une idée de la manière dont les Anciens entendaient leurs devoirs et menaient leurs justiciables. Des mentions trop nombreuses de cas presque toujours identiques auraient fatigué le lecteur ; mais nous croyons qu’il aura quelque intérêt à connaître l’exposé des motifs qui ont conduit à la promulgation du Chattels