corne, dont j’ai parlé plus haut. Il faut faire remarquer, en passant, que les employés supérieurs des troupeaux des temples ou des membres de la famille royale étaient de grands personnages.
Nous n’avons pas encore complété, à beaucoup près, la liste des bâtons de main conservés dans les collections publiques ou particulières et qui présentent un intérêt scientifique ; mais nous n’avons pas la prétention d’épuiser le sujet ; nous citerons cependant encore un bâton d’ébène appartenant au British Museum et portant la légende de Bai, messager royal en Mésopotamie. Un personnage de ce nom était l’ami, le conseiller, et probablement aussi le parent de Meueptab Siptah, pharaon dont le règne fut suivi d’une période de désorganisation et d’anarchie, dans laquelle s’éteignit la XIXe dynastie^^1. Sur les monuments de son règne Meneptah Siptah constate qu’il avait à son service des envoyés à toutes les nations. Il y a quelque probabilité que le Bai du bâton d’ébène est le même que le Baï de Meneptah.
Nous terminerons cette revue par la description du bâton qui fait partie du cabinet de M. Guimet. C’est un simple rameau d’acacia, encore recouvert de son écorce, et terminé par un évidement en forme de cheville, qui servait à fixer le bout. Sa longueur est d’un mètre.
Il est décoré d’une légende en très beaux hiéroglyphes, dont voici la reproduction :
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Voici la traduction littérale de cette légende :
« À la personne très favorisée du seigneur des deux mondes^^2, l’aimé de son maître chaque jour, se conformant à la vérité, excellent par ses
1 Voir Chabas : Recherches pour servir à l’histoire de la XIXe dynastie et des temps de l’Exode, p. 126 et suivantes.
2 L’expression seigneur des deux mondes désigne le roi.