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UN OSTRACON ÉGYPTIEN

sieurs fois, c’est celle du prêtre Chau, qui, après avoir été intendant des troupeaux d’Ammou, se rallia au nouveau culte d’Aménophis IV, et eut un emploi analogue dans le temple d’Aten ; l’un de ses fils, Si Isis, devint l’intendant des greniers de tout le pays, tandis que deux de ses frères Apherumès et Thotmès, étaient simples scribes attachés à la même administration^^1.

Il résulte de ces renseignements que le personnage Ghemnecht devait être un komme riche, et que ce n’est probablement pas parce que le papyrus était trop cher qu’il a choisi la pierre pour y faire inscrire un fragment du livre sacré. Il devait y avoir d’autres raisons que l’étude du texte nous permettra peut-être de reconnaître.

Le texte qui recouvre les deux côtés de la pierre se compose d’un chapitre du Livre des Morts et du commencement d’un second. Or ce chapitre, le cxv* du Todtenbuch^^2, est extrêmement rare dans les papyrus des dynasties thébaines ; sur plus de cinquante textes que j’ai collationnés, je ne l’ai trouvé que dans un seiû, de très bonne époque il est vrai, évidemment de la XVIIIe dynastie, mais qui par malheur est réduit à présent à de si petits fragments qu’il est presque impossible d’en faire usage. Ces quelques morceaux déposés à la Bibliothèque nationale ont été écrits pour un personnage nommé , l’ornementeur royal Osiriu. Ce titre doit indiquer un emploi ayant trait à la toilette du souverain ; ce devait être le valet de chambre ou le parfumeur ; sa mère et peut-être aussi sa fille, étaient , la première nourrice, elles avaient donc aussi un emploi dans la maison ; son père s’appelait , Paabi, et un autre parent , Amuma. Ce texte, qui aurait été d’une utilité considérable pour l’intelligence de celui de l’ostracon, ne pourra nous servir que pour un lambau de phrase à la fin du chapitre.

A considérer la rédaction du chapitre cxv, telle qu’elle se trouve sur l’ostracon, il est évident qu’elle est beaucoup plus courte que celle du Todtenbuch. Le chapitre cxv fait partie d’un groupe destiné à nous expliquer par

1 Lieblein, Dict. n° 620 et 641. Baillet, Collection Desnoyers, p. 40.

2 Je désigne sous ce nom le texte de Turin, publié par M. Lepsius, qui n’est certainement pas antérieur à la XXVIe dynastie.