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LES
RACES CONNUES DES ÉGYPTIENS
PAR
E. LEFÉBURE


Aucune nation ne remonte aussi loin que l’Égypte dans le passé : nous ne saurions, par conséquent, attacher trop d’importance à ce qu’elle nous apprend sur nous-mêmes, c’est-à-dire sur l’ancienneté, la filiation ou la parenté des grandes races historiques. Jusqu’à l’avénement de l’Assyrie et de la Grèce, elle a été comme le centre involontaire du monde civilisé, attirant toutes les curiosités et toutes les cupidités qui venaient lui ravir, chez elle, la jouissance de ses richesses ou la connaissance de ses secrets. Presque toujours murée, comme une Chine africaine, elle n’a cédé que conquise son alphabet aux Sémites, et pour la rendre à l’histoire avec ses innombrables monuments, il a fallu toute la science des temps modernes. Mais la grande découverte de Champollion a été heureusement aussi fructueuse qu’éclatante ; nous pouvons enfin interroger l’Égypte, et, dans des documents qui datent presque tous de la grande époque du nouvel empire, c’est-à-dire au moins du temps de Moïse, elle nous a déjà révélé sa durée, ses affinités ethnographiques, ses différentes conceptions de l’espèce humaine, et une grande partie de ce qu’elle savait sur les peuples qui furent ses contemporains. Ce sont là des renseignements qui méritent d’être analysés.