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LES RACES CONNUES DES ÉGYPTIENS

vrages de luxe, tels que chars, vases, harnais et cuirasses, incrustés d’or et de pierreries.

Vers le commencement de la XIXe dynastie, la puissance des Routen passa aux Khélas, djnt le pays était situé vers la haute Syrie, au voisinage d’Alep, et où l’on pouvait aller par mer. Battus, mais non pas écrasés, par Séti Ier, et par Ramsès II, les Khétas conclurent avec ce dernier un traité d’alliance défensive qui montre en eux les égaux des Egyptiens ; mais ils déclinent dès le règne du successeur de Ramsès II ; ce Pharaon les secourut dans une disette, et li-’ur lit conduire des vaisseaux chargés de blé par un peuple voisin du Sinaï. Sous Ramsès III, ils furent dispersés et déracinés, ainsi que les populations de la Palestine, par une grande invasi(jn, et le même Pharaon, qui les vainquit aussi, ne fait mention de ce triomphe sans gloire que dans un tableau où il a rassemblé les chefs de presque tous ses ennemis.

L’ensemble des documents montre que la oiilisation des Sémites ne le cédait guère à celle des Egyptiens : les trente-sept Asiatiques du Sinaï représentés émigraut en Egypte, dans une tombe du moyen empire, c’est-à-dire vei’s le temps d’Abraham, révèlent par leur costume, L’urs armes et leur équipement, des industries et des arts parvenus à un état voisin de la perfection. Plus tard, les Pasteurs adoptèrent les coutumes égyptiennes, adorèrent un dieu égj’ptien et connurent l’écriture hiéroglyphique, à laquelle ils empruntèrent (si l’emprunt n’avait pas encore été fait) l’alphabet que les Phéniciens répandirent sur tout le littoral de la Méditerranée ; les rois Khétas étaient accompagnés des scribes. La coiffure habituelle des Sémites (Ascaloniens, Amorites, Routen, etc.), était une sorte de bonnet rond ressemblant à celui des Egyptiens, mais, en temps de guerre au moins, les Khétas, les Bédouins et les Syriens, portaient aussi un bonnet pointu ou à aigrette. Le progrès de l’art militaire, et par suite de la centralisation administrative, chez différentes nations de l’Asie occidentale, se reconnaît à reni})loi constant de la cavalerie. Les chevaux et les chars de la Mésopotamie sont mentionnés sous Thotmès 1 "’: Thotmès III prit à Mage d do plus de deux miUe chevaux et neuf cent vingt quatre chars de guerre. Un autre pharaon recevait des chevaux jjlaucs du pays de Routen, d’où l’on tirait aussi des chars ; li3S cavaliers khétas figurent souvent sur les monuments.

Les religions syro-phéniciennes existaient dans leurs traits essentiels aux