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annales du musée guimet

— Alors Bhagavat lui enseignera l’amour pour tous les êtres^^1. — « Voilà pour toi, lui dit-il, un remède pour l’esprit. » Là dessus il créa en lui-même une pensée mondaine : « Que Çakra, le roi des dieux, dit-il, apporte de la montagne de Gandliamàdana une herbe laiteuse (xirikâm ansad/iimj ».

Au moment même où cette pensée fut produite par Bhagavat, Çakra, le roi des dieux, apporta de la montagne de Gandliamàdana une- herbe laiteuse et la remit à Bhagavat. Bhagavat, la prenant de ses mains, la passa à Vadrika en disant : « Voici qui calmera les souffrances cuisantes de ton corps. » Lui donc ressentit le bien-être du corps et de l’esprit, et éprouva de bonnes dispositions à l’égard de Bhagavat. Ayant ainsi de bonnes dispositions d’esprit, il en informa le roi Prasenajit, nourrit Bhagavat avec l’assemblée de ses auditeurs, puis les revêtit de vêtements valant cent mille et les honora de guirlandes de toutes sortes de Heurs. Après quoi il développe son intelligence et fait un vœu : Puissé-je, par cette racine de vertu (21).. Vœu pour la Bodhi…

Alors Bhagavat, connaissant, à propos de ce Vadrika, la succession des éléments^^2 et la succession des actes, fit voir le sourire.

Or c’est la règle, quand les Buddhas rient (19)… Le rire des Buddhas ; Prédiction de la Bodhi.

Ce Vadrika fils de maître de maison... après trois .Asankhyeya-Kalpas, sera, sous le nom de Çyangavâni^^3. un parfait et accompli Buddha... Ainsi parla Bhagavat… (2).

Rapprochements et remarques

I. Le cadre de cet Avadâna est le même que celui du Kuçida (3). Aussi tous les deux ont-ils des parties communes. Seulement Nanda n’a qu’une maladie de paresse qui nécessite l’intervention des docteurs philosophes et que le Buddha seul guérit par un sermon et par un prodige. Vadrika a une maladie corporelle qui nécessite l’appel du médecin et que le Bouddha seul guérit par un sermon et une cure opérée avec des prodiges. Le parallélisme des deux textes est frappant aussi bien dans leurs différences que dans leurs ressemblances.

II. Le nom du héros est toujours écrit Vaḍika, mot inconnu. On pourrait songer à le

1 Sarvasattvesu maîtri, important et fréquent sujet de sûtra.

2 Dââtu ; ordinairement, dans cette phrase souvent répétée, il y a hetu (cause).

3 Ou Çâkyamuni, ou encore Çyamamuni, nom douteux.