III. La version pâlie de la guerre entre Prasenajit et Ajâtaçatru se trouve dans la même portion du Sanyutta-Nikâya où nous avons déjà noté l’existence du Dahara-Sûtra, dans le troisième Sanyutta du Sagâtha, intitulé Râjâ (comme l’Avadâna) ou Kosala-Sanyuttam. Elle forme les Sûtras 4 et 5 du deuxième chapitre de ce Sanyutta ; car elle se divise en deux parties, l’une traitant des succès d’Ajâtaçatru, l’autre de ses revers et du triomphe final de Prasenajit. La stance de notre Avadâna constitue toute la partie versifiée du premier Sûtra, le deuxième se termine par d’autres stances que notre Avadâna ne connaît pas. Voici ces deux Sûtras intitulés Sangâme dve vuttâni, dont nous ne retranchons que les répétitions :
A. Bhagat résidait à Çrâvasti à Jêtavana, etc.
Or, le roi de Magadha. Ajâtaçatru, fils de Vedehi, ayant formé une armée composée de quatre corps, s’avança contre le roi de Koçala, Prasenajit, à l’endroit où est Kâçi.
Le bruit en vint aux oreilles de Prasenajit, roi de Koçala. « Le roi de Magadha, Ajâtaçatru, fils de Vedehi, ayant formée une armé composée île quatre corps, s’est avancé contre moi du côté de Kàçi », .se dit-il.
Alors le roi Prasenajit de Koçala, ayant formé une armée de quatre corps, marcha à son tour contre le roi de Magadha, Ajâtaçatru, fils de Vedehi, jusques à Kâçi.
Puis le roi de Magadha, Ajâtaçatru, fils de Vedehi, et le roi de Koçala, Prasenajit, en vinrent aux mains ; et, dans cette bataille, le roi de Magadha, Ajâtaçatru, vainquit complètement le roi de Koçala, Prasenajit. Défait, le roi de Koçala, Prasenajit s’enfuit du champ de bataille jusqu’à sa capitale Çrâvasti.
Cependant, un grand nombre de Bhixus, s’étant levés de bon matin, ayant pris leurs manteaux et leurs vases à anm.’r.es, entrèrent dans Çrâvasti pour mendier. Après être allés dans Çrâvasti pour mendier, ils prirent leur repas. Revenus (ainsi) de (leur tournée pour) les aumônes, ils se rendirent au lieu où était Bhagavat. Quand ils y furent arrivés, ils saluèrent Bhagavat et s’assirent à peu de distance. Assis à peu de distance, ils adressèrent ainsi la parole à Bhagavat :
« Ici, ô vénérable, le roi de Magadha, Ajâtaçatru, ayant rassemblé une armée composée de quatre parties, etc., etc. Léfait le roi ( !.■ Koçala, Pi-asinajit, s’est retiré du champ de bataille dans Crâvasti, sa capitale. »
— Bhixus, le roi de Magadha, Ajâtaçatru, fils de Vedehi, est un ami du mal, un compagnon ihi mal, un adliéreiit du mal. Bhixus. le roi de lu çnla, Prasenajit est un ami du bien, un compagnon du bien, un adhérent du bien, et aujourd’hui, Bhixus, le roi de Koçala, Prasenajit, est cette nuit même abîmé dans la douleur, après avoir subi une défaite :
Un vainqueur fait naître l’inimité, le vaincu est abîmé dans la douleur.
L’homme paisible repose en paix, ayant renoncé à la victoire comme à la défaite.
B. Ensuite le roi de Magadha, Ajâtaçatru, fils de Vedehi, ayant réuni une armée composée de quatre corps, etc., etc.