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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

entend par hasard de la bouche d’un prêtre faisant la lecture que « celui qui oppose au crime qu’il a commis de bonnes actions, peut briller même dans ce monde comme le soleil et la lune au sortir d’un nuage. » Il se repent et pour effacer par de bonnes actions l’horreur de son crime, il se décide à embrasser la vie religieuse ; il réalise son dessein, et en peu de temps, par une sérieuse application, il arrive à une grande perfection. Çâkya est informé par les prêtres que cet homme a tué sa mère ; il donne ordre de l’expulser et pose en règle que nul matricide ne peut être admis dans l’ordre ; — en conséquence on devra toujours demander à un nouvel entrant s’il n’a pas tué sa mère. — Récit des aventures ultérieures de ce même matricide ; sa mort et sa naissance, d’abord en enfer (feuille 179), ensuite dans le ciel parmi les dieux.

Feuilles 183-188. — Le meurtre d’un père, circonstances qui ont précédé et suivi le crime (récit analogue à celui qui est relatif au meurtre d’une mère et reproduit presque dans les mêmes termes).

Feuille 188. — Çâkya à Mñan-yod (sk. Çrâvasti) Édits des rois de Magadha et de Koçala, après leur adoption du bouddhisme) pour interdire le vol dans leurs États. Les voleurs qui seront découverts seront expulsés du pays, et les dommages seront réparés aux frais du trésor royal. — Vols et meurtres commis sur les confins du Magadha et du Koçala. — Quelques marchands, ayant échappé, se présentent devant le roi de Koçala et l’informent de ce qui s’est passé. Le roi envoie ses troupes ; les voleurs sont défaits ; quelques-uns échappent, d’autres sont tués : soixante sont pris vivants et amenés devant le roi avec les objets et les effets trouvés sur eux. — Interrogation des malfaiteurs par le roi ; leurs réponses. — Ils sont mis à mort ; l’un d’eux s’échappe pendant qu’on les conduit au lieu de l’exécution, et se réfugie dans le monastère des disciples de Çâkya ; il entre dans l’ordre religieux. On découvre par la suite qu’il a été voleur et meurtrier d’un arhat (saint). Circonstances de cette découverte ; il est établi comme règle que désormais nul meurtrier d’un arhat ne sera reçu dans l’ordre religieux, et on devra demander à tout nouvel arrivant s’il n’est pas meurtrier d’un arhat.

Feuille 190. — Ñe-var Hkhor (skr. Upâli) demande à Çâkya si une personne qui a causé des divisions parmi les prêtres peut être admise dans l’ordre religieux. — Elle ne peut pas l’être : de même on ne doit pas recevoir dans l’ordre quiconque a répandu le sang dans des intentions mauvaises envers un