Page:Annales du Musée Guimet, tome 2.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
173
ANALYSE DU KANDJOUR

fils qui est envoyé au roi : on lui donne le nom de Hts’o-byed-Gj̈on-nus-Gsos (folio 94). Éducation des deux fils naturels de Bimbasâra. Ils désirent apprendre un art ou métier. Hjigs-med apprend l’état de charpentier, et Hts’o-byed étudie la médecine. Celui ci, après avoir fait de grands progrès dans cet art, se rend à Rdo-Hjog (sk. Taxaçila, le Taxila de Ptolémée ?)[1] pour y apprendre l’ouverture du crâne (klad-pahi-thod-pa hbye-pahi-dpyad, ཀླད་པའི་ཐོད་པ་འབྱེ་པིའ་དཔྱད​) à l’école d’un célèbre médecin. Son intelligence et ses hautes capacités. Preuves diverses qu’il donne de son habileté et de sa science. Son intégrité ; grande expérience qu’il acquiert dans l’art de la médecine (folio 104). Il se fait une grande réputation par plusieurs cures successives ; — à trois reprises le roi de Magadha le déclare prince des médecins (folios 107-108). Science médicale ; — sa rencontre avec Çâkya ; perfectionnement qu’il apporte au traitement des maladies tant du corps que de l’esprit[2].

Feuille 111-114. — Les disciples de Çâkya obtiennent la permission de porter trois sortes d’habits religieux d’une couleur rouge foncé, pour se faire reconnaître ; — ce qui a donné lieu à cette permission ; — instructions sur la manière de préparer ces vêtements.

Feuille 114 — Histoire de Sa-ga-ma, jeune fille de Campa, mariée par la suite au fils d’un des principaux dignitaires de Çrâvasti en Koçala. Sa modestie et sa prudence ; — description d’une femme réservée et d’une femme éhontée ; elle est représentée comme le modèle des femmes réservées, prudentes, sages, sobres, et accomplies de toutes les manières. — Instructions énigmatiques que sa mère lui adresse sur la conduite qu’elle aura à tenir, lorsqu’elle est sur le point de se marier (folios 124-125). Explication de ces termes énigmatiques. Son beau-père lui parle ainsi : « Votre mère a été sage en vous donnant ces instructions énigmatiques, mais vous avez été plus sage encore en comprenant et pratiquant ses conseils donnés sous forme d’énigme. »

Feuille 126. — Sa-ga-ma est déclarée la mère de Ri-dags-hdzin[3] et la sœur de Gsal-Rgyal, roi de Koçala. Un Vihar est fondé en son nom ; elle

  1. L’identification est admise ; il est très souvent question de Taxa-çila dans les livres bouddhiques tant du Sud que du Nord. (L. F.)
  2. Toute cette histoire, intercalée dans la section du vêtement, devrait, ce semble, appartenir au chapitre des médicaments ; — il semble qu’il y ait eu ici un déplacement de textes. (L. F.).
  3. Voir folio 20 de ce volume du Kandjour (p. 39 ci-dessus). (L. F.)