Page:Annales du Musée Guimet, tome 2.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
179
ANALYSE DU KANDJOUR

Il reçoit de tous un bon accueil ; mais choqué de l’absurdité de leurs théories et de leurs pratiques, il ne tarde pas à les quitter et les surpasse tous dans leurs mortifications : de là vient qu’on l’appelle Dge-sbyong chen-po ou le « grand prêtre »[1] (sk. Mahâ-Çramana).

Folio 29. — De quelle manière il se livre à la méditation et accomplit ses mortifications sur les bords de la rivière Nairañjana (folios 33-39). Il trouve un grand plaisir dans la méditation ; mais s’apercevant que l’abstinence est nuisible à ses facultés mentales, il se décide à prendre de la nourriture, et deux jeunes filles lui apportent une excellente soupe au lait. En le voyant adopter ce nouveau régime, ses cinq compagnons l’abandonnent.

Feuille 43. — Il se rend à Rdo-rje Gdan (sk. Vajrâsana) près le moderne Gayâ[2], se livre à la méditation, surmonte le diable, et trouve la suprême sagesse ; il devient un saint ou un Buddha : — grande joie à la cour de son père lorsqu’y parvient la nouvelle de son élévation ; — pour quoi les noms de Râhula et Ananda furent donnés à son fils et à son cousin qui naquirent à Kapila-vastu, la nuit même où il devint un saint (feuilles 51-52).

Feuille 59. — À la suite des exhortations de Brahma, le dieu de l’univers, il se décide à faire part de sa doctrine aux autres selon leurs capacités. Il se rend à Vârânasi. Ces cinq compagnons qui l’avaient quitté naguère, apprenant ses succès, et convaincus de ses perfections, sont les premiers à devenir ses disciples[3]. À partir de ce moment le nombre de ses disciples croît rapidement. — Ascètes de tout genre ; — des hommes de diverses tribus et professions viennent à lui et adoptent la doctrine bouddhique. On raconte d’une manière détaillée dans ce volume comment telles et telles personnes, en tel et tel endroit ont adopté ses doctrines. — Enseignement. — Compliments. — Les quatre vérités.

Feuille 106. — Lieu de naissance de Çâkya près de l’Himâlaya sur le bord

  1. Ou plutôt « le grand ascète ». (L. F.)
  2. Moderne et ancien tout à la fois ; car le nom Gayâ se trouve dans les textes bouddhiques et il a subsisté à travers les siècles jusqu’à nos jours. (L. F.)
  3. Toute cette histoire est reproduite plus ou moins abrégée dans d’autres portions du Dulva ou d’autres sections du Kandjour. Le sûtra intitulé Abhiniṣkramâṇa (Mdo xxvi 1o) n’est guère que la répétition textuelle de toute cette partie du Dulva. — Le Lalitavistara (Mdo ii 1o) est une rédaction différente de tous les faits racontés ici. (L. F.)