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TEXTES SANSCRITS DÉCOUVERTS AU JAPON

Dhammapada, 30, p. 181, nous trouvons Kinkinikagâla, qui produit aussi une musique ; voir Childers s. v. gâla. Dans le manuscrit du Sukhavatîvyûha népalais (Roy. As. soc.), p. 39 a, l. 4, se trouve également svarnaratnakinkinigâlâni, qui décide la question et montre le peu de confiance qu’on peut accorder aux textes japonais.

11 Anuparikshipta, clos ; voir parikkhepo, dans le Dictionnaire de Childers.

12 Les quatre et sept choses précieuses sont :

En pali (suivant Childers).

1 Suvannam 
or.
2 Ragatam 
argent.
3 Muttâ 
perles.
4 Man
gemmes (telles que saphirs, rubis).
5 Veluriyam 
œil-de-chat.
6 Vagiram 
diamant.
7 Pavâlam 
corail.

Ici Childers traduit œil de chat ; mais S. V. Veluriyam, il dit, une pierre précieuse, peut-être lapis lazuli.

En sanscrit, Burnouf (Lotus, p. 329).

1 Suvarn
or.
2 Rûpya 
argent.
3 Vaidurya 
lapis lazuli.
4 Sphatika 
cristal.
5 Loh tamukti 
perles rouges.
6 Asmgarbha 
diamant.
7 Musâragalva 
corail.

Julien (Pèlerins Bouddhistes. Vol. II. p. 482) donne la liste suivante :

1 Sphat ka 
cristal de roche.
2 Vaidurya 
lapis lazuli.
3 Asmagarbha 
cornaline.
4 Mousâragalva 
ambre.
5 Padmarâga 
rubis.

Vaidûrya (ou Vaidûrya) est cité dans le Tathâgatagungnâkintyavishayâvatâra­nirdesa (Wassiliew p. 171) comme une pierre précieuse qui, placée sur une étoffe verte, paraît verte, et paraît rouge, sur une étoffe rouge. Le fait que vaidûrya est souvent comparé à la couleur de l’œil d’un chat, semblerait indiquer l’œil de-chat (voir Baroah’s Engl. Sanskrit Dictionary, vol. II, préface, p. 9) et sûrement pas le lapis lazuli. L’œil-de-chat est une sorte de calcédoine. Je vois pourtant que vaidûrya a été reconnu comme l’origine du grec βῆρυλλος, conjecture très ingénieuse de Weber ou de Pott, si l’on considère que la linguale d avait un son équivalent à r, et que ry peut se changer en ly et ll (Weber Omnina, p. 326). Le Persan billaur ou ballur, que Skeat donne comme racine étymologique de βῆρυλλος est d’origine arabe, signifie cristal et eût pu difficilement se glisser dans le grec à une époque si ancienne.

13 Les huit bonnes qualités de l’eau sont limipidité, pureté, fraîcheur rafraîchissante, douceur au goût, douceur au toucher, qualités fertilisantes, tranquillité, pouvoir d’empêcher la famine, fertilité. Voir Beal, Catena, p. 379.

14 Purobhaktena. Le texte est difficile à lire, mais on ne peut guère douter que purobhaktena corresponde au pali purebhattam, c’est à-dire avant le repas du matin, opposé à pakkhâbhattam, après le repas de midi, c’est-à-dire dans l’après-midi. Voir Childers s. v. Pûrvabhaktikâ est le premier repas, ainsi que me l’apprend le professeur Cowell.

15 Kâkâpeya. Dans un texte on lit Kâkapeya, dans un autre Kâkâpeya. Il est difficile de choisir. Le mot le plus usité est Kakapeya, que Panini explique, II l. 33. On ne sait cependant si Kâkapeya s’emploie dans un sens laudatif ou de dépréciation. Boehtlingk le prend dans le second sens et traduit nadî Kâkapeyâ par rivière peu profonde qu’une corneille pourrait boire jusqu’à la dernière goutte. Târânâtha le prend dans le premier sens et traduit nadî Kâkapeyâ, rivière si pleine d’eau qu’une corneille peut y