Page:Annales du Musée Guimet, tome 4.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
12
annales du musée guimet

IV

Les cercueils trouvés à Deir el Bahari sont tous en bois, à figure humaine et en forme de momie : on les classera suffisamment, au moins d’une manière générale, en disant que les plus anciens sont recouverts d’un entoilage peint en blanc, et que les plus récents, ceux de la XXI" dynastie, sont enduits d’un vernis jaune.

Pourtant cette distinction ne doit pas être acceptée sans réserve, quant à l’âge de la momie renfermée dans un sarcophage, car ici apparaissent dos fraudes nombreuses. On s’emparait souvent des plus riches cercueils, et on exilait leurs possesseurs dans des caisses moins belles. Huit momies au moins, sur vingt-cinq, c’est-à-dire le tiers, reposent dans d’autres cercueils que les leurs, et on ne les reconnaît qu’à leur nom écrit en hiératique sur leur poitrine, ou peint en surcharge sur leur caisse.

L’ancienne reine, dont la taille était si élevée, a été mise dans le cercueil de Raa, nourrice d’Ahmès-Nefertari ; la princesse Méri-t-Amen, dans le cercueil d’un scribe nommé Sennu, el la reine Se-t-Ka, dans un mauvais cercueil de la XXIe dynastie : le roi Ramsès Ier, dont la momie manque, avait eu le même sort, car les débris d’un cercueil à enduit jaune portent son nom en surcharge : le roi Pinedjem II avait, pour sa part, usurpé le cercueil de Thotmès Ier, qu’il lit sans doute orner à nouveau et dont la cuve fut couverte de prières à son nom. Enfin la princesse Nesi-Khonsu et le prince Djet-Ptah-an-f-ankh avaient ainsi usurpé leurs cercueils.

Une princesse de la XVIIIe dynastie, Mes-hen-t-Tamehu, probable-