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annales du musée guimet

V

Ces réserves faites au sujet des erreurs que peut suggérer à première vue l’extérieur d’un sarcophage, il faut remarquer encore qu’il n’y a pas conformité absolue de couleur ou de facture dans chacune des séries de cercueils qui ont été distinguées tout à L’heure. Chaque série offre des variétés intéressantes, et, en dehors des grandes lignes au moins, l’uniformité apparente se résout en différences réelles.

Le sarcophage de Taaten est blanc, comme ceux de son groupe ; mais il garde, particulièrement sur le contour de la poitrine, des traces de dorure prouvant qu’il avait été doré partout, comme les cercueils des rois Antef, de la XIe dynastie. Les hiéroglyphes, qui s’étendent des pieds à la tête en une bande verticale, ont été peints en brun sur l’entoilage et repassés à la pointe sur la dorure.

Le cercueil est d’une grande taille ; et, à côté, les caisses d’Ahmès et de son fils paraissent exiguës. Celle d’Ahmès est pour ainsi dire collante, au point que le corps y semble à l’étroit. Toutes deux sont peintes en jaune, contraire ment à l’habitude, et sans ornements. Il est possible, du reste, que ces petits cercueils aient été mis dans de plus grands, comme c’est le cas pour la reine Ahmès-Nefertari, qui a deux sarcophages, l’un de taille ordinaire, peint en brun, et renfermant la momie, l’autre énorme, dont le buste s’ouvre comme un coffre, et qui contient le premier. La reine Ah-hotep a un grand sarcophage tout à fait semblable à celui de sa mère : dressés, les deux monuments feraient deux colosses, surtout avec la couronne ronde et les plumes droites,