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IX
PRAJÑÂ PARAMITA HṚDAYA

Le Sûtra intitulé Prajñâ-pâramitâ-hṛdaya, « le cœur (ou l’essence) de la science transcendante, » est un des résumés les plus courts de la Prajñâpâramitâ qui, sous le titre tibétain abrégé Çer-phyin, forme la section IIe du Kandjour, et correspond à l’Abhidhamma du canon pâli. Je crois même que c’est le traité le plus court de toute cette section (si toutefois l’on excepte cet ouvrage unique par sa brièveté qui se réduit à la lettre A). La « science transcendante » y est condensée en vingt-cinq propositions ou phrases ; aussi lui donne-t-on le second titre de « Prajñâ-pâramitâ en vingt-cinq Çlokas ».

Au point de vue de la composition, ce texte se distingue par cette particularité, dont il existe, du reste, des exemples assez nombreux, que l’enseignement y est donné, non par le Buddha lui-même, mais par un tiers, le Buddha étant présent et donnant son approbation, après avoir dormi ou profondément médité pendant la leçon. L’enseignement est donné par Avalokiteçvara, le Bôdhisattva patron du Tibet : il est spécialement adressé à Çâriputra, un des deux principaux disciples du Buddha. 0 ne pouvait pas souhaiter deux interlocuteurs plus éminents.

Quant à la nature, cet enseignement se distingue par un nihilisme poussé aux dernières limites ; les quatre vérités elles-mêmes y sont niées.

Nous donnons ce texte comme un spécimen de la section Prajñâ-pâramitâ. Il se trouve dans le XXIe volume de cette section, intitulé : Sna-ts’ogs (« Divers ») et est le troisième des ouvrages de grandeur variable que ren-