Pour mieux marquer les divers articles du duçcarita, je les ajoute, sous forme de titre, en tête de la stance qui concerne chacun d’eux, au risque de faire du tort à l’élan poétique de notre texte. Ce n’est pas que je le donne comme une poésie de grande valeur ; mais il a une certaine rapidité d’allure et de rythme qui me paraît en rendre la lecture assez agréable.
En langue de l’Inde : Alpa-devata-sûtra. — En langue de Bod : Lhamdo ñung-gu. — En français : petit sûtra d’un dieu (ou d’un deva).
Adoration à tous les Buddhas et Bôdhisattvas. Voici le discours que j’ai entendu une fois : Bhagavat résidait à Çrâvastî à Jetavana, dans le jardin d’Anâthapiṇḍada.
Or, un dieu se rendit au lieu où était Bhagavat, adora avec sa tête les pieds de Bhagavat, et se plaça à une petite distance de lui. Placé à une petite distance, ce dieu questionna Bhagavat en ces termes :
Qu’est-ce que la moralité ? Qu’est-ce que la bonne conduite ?
Qu’est-ce que les qualités ? Qu’est-ce que les bonnes œuvres et comment s’y attache-t-on ?
Qu’est-ce que la science supérieure ?
Quels sont les hommes qui arrivent au Svarga ?
Ému de compassion pour ce dieu,
le maître rendit cet oracle :
Tu veux savoir quels hommes vont au Svarga ?
Deva, écoute-moi !
Ceux qui s’abstiennent de tuer,
s’attachent à la règle, observent leur vœu,
ne font pas de mal aux créatures,
sont les hommes qui vont au Svarga.
Ceux qui ne touchent pas à ce qu’on ne leur donne pas,
se contentent constamment de ce qui leur est offert en don,
s’abstiennent de voler, ne volent pas,
sont les hommes qui vont au Svarga.