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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

extérieure actuelle, il est temps d’annoncer une offrande, (eh bien !) qu’une offrande soit annoncée en votre nom !

Les Pretas reprirent : Bhagavat, si l’on a honte (de nous), qu’adviendra-t-il ?

Alors Bhagavat prononça à ce moment-là ces stances :

S’ils ont de la honte quand il ne faut pas avoir de la honte
et s’ils n’ont pas de honte quand il faut en avoir ;
s’ils craignent quand il n’y a pas lieu de craindre,
et s’ils ne craignent pas quand il y a lieu de craindre ;
(en un mot), s’ils ont des vues fausses,
les êtres suivent la mauvaise voie.

S’ils ont de la honte quand il convient d’en avoir,
s’ils n’ont pas de honte quand il n’y a pas lieu d’en éprouver,
s’ils ne craignent pas quand il n’y a pas à craindre
et craignent s’il y a sujet de craindre,
(en un mot), s’ils ont des vues justes,
les êtres suivent la bonne voie.

Les Pretas répondirent : Bhagavat, s’il en est ainsi, advienne (que pourra) !

III

Ensuite les Brahmanes et les maîtres de maison de la ville de Vinduvatî préparèrent les uns et les autres, dès la nuit, des aliments et des breuvages purs et sains ; puis, ayant pris des tapis et une position bien inférieure, ils s’assirent en présence de Bhagavat pour entendre la loi ; et ce faisant, ils paraissaient fiers.

Les cinq cents Pretas arrivèrent. Alors les Brahmanes et les maîtres de maison de Vinduvatî, en apercevant les Pretas, commencèrent à fuir.

Messieurs, pourquoi fuyez-vous ? dit Bhagavat. — Ils répondirent : Bhagavat, ces Pretas que voici !

Bhagavat reprit : Venez ! Ils sont de votre parenté ; si vous y consentez, j’annoncerai une offrande en leur faveur.

Ils répondirent : Bhagavat, il est convenable qu’il en soit ainsi.