fils du chef de famille : Jeune homme, viens ici ! Ce lieu sera pour toi sans tourments, il ne sera point (pour toi) une (cause de) perdition.
Puis Yaças, le fils du chef de famille, déposa sur le bord du cours d’eau Vârana sa paire de chaussures ornée de joyaux du prix de cent mille (pièces) ; passant alors le cours d’eau Vârana, il vint au lieu où était Bhagavat, puis ayant adoré avec la tête les deux pieds de Bhagavat, il se tint à peu de distance. Ensuite, Bhagavat ayant mis au large Yaças, le fils de famille, se rendit au lieu où était son Vihâra, puis s’assit sur le siège préparé spécialement pour lui. Quand ils furent assis, Bhagavat s’adressant à Yaças, le fils de famille, par des discours pleins de la loi et propres à l’instruire, à lui faire prendre prise, à l’exalter, à lui donner une joie vive, développa longuement les discours de la loi qui avaient été dans les temps antérieurs ceux des bienheureux Buddhas, tels que le discours sur le don (dâna), le discours sur la moralité (çila), le discours sur le Svarga, le peu de satisfaction que donnent les passions et leur néant, la corruption morale complète, la perfection, la sortie (hors du monde), l’éloge de la solitude complote, la région de la perfection.
Lorsque Bhagavat vit que (Yaças) avait l’esprit joyeux, l’esprit tourné k la vertu, l’esprit tourné à l’application, l’esprit exempt de ténèbres, doué de jugement, et capable de comprendre si on lui présentait un exposé complet de la loi, alors Bhagavat lui enseigna, en la développant telle qu’elle est, la loi d’après l’exposé complet qu’en ont (toujours) fait les Buddhas, à savoir : la douleur, l’origine, l’empêchement, le chemin ; par exemple, si l’on revêt un habit pur, exempt de taches noires et de saletés, d’une couleur convenable, il importe d’adopter la couleur convenable. En conséquence, Yaças le fils du chef de famille, pendant qu’il était encore assis sur le siège, passa en revue (dans son esprit) les quatre vérités sublimes : la douleur, l’origine, l’empêchement, la voie.
Puis Yaças le fils de famille vit la loi, entendit la loi, obtint la loi, pénétra les profondeurs de la loi, fut débarrassé de toutes ses obscurités, débarrassé de tous ses doutes. N’attendant plus son bien d’autre (chose), ne se laissant plus conduire par autre (chose que la loi), ayant conquis l’absence de toute crainte grâce aux lois enseignées par le maître, il se leva du tapis où il était assis, rejeta son vêtement de dessus sur son épaule et faisant l’anjali