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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Autrefois, Bhixus, dans la ville de Vârânasî, sur une montagne peu éloignée de la ville, résidait un Rsi plein de charité et de compassion, dont toutes les pensées étaient dirigées vers le bien des êtres. Au moment d’entrer (en ville) pour les aumônes, il rencontra le corps d’un homme mort. Il entra en ville avec des dispositions avides, afin de recevoir des aumônes, puis, quand on lui en eut donné, il revint. Dans l’intervalle le cadavre était devenu tout vert et tombé en putréfaction complète. Il passa devant cet objet, et à l’instant même, il fut délivré des convoitises. — Que pensez-vous, Bhixus ? Celui qui, en ce temps-là, à cette époque, fut le Rsi, c’était le jeune Yaças ; c’est par là qu’il a été délivré des attachements passionnés. C’est par là que, même alors qu’il était dans (les bras d)’une épouse, il a atteint la conséquence de cet acte.

Ainsi, Bhixus, les actes entièrement noirs portent un fruit entièrement noir, les actes entièrement blancs portent un fruit entièrement blanc ; les actes mélangés portent un fruit mélangé. En conséquence, Bhixus, renonçant aux actes entièrement noirs, comme aussi aux actes mélangés, appliquez-vous énergiquement aux actes entièrement blancs. Voilà, Bhixus, ce que vous devez apprendre[1]. — Ainsi parla Bhagavat : les Bhixus réjouis louèrent ouvertement le discours de Bhagavat.

11. conversion de quatre autres habitants

Or, il y avait à Vârânasî un deuxième, un troisième, un quatrième, un cinquième fils de maître de maison chef de famille (à savoir) : Purna (-jit), Vimala, Gavâmpati, Subâhu. Ces fils de chefs de famille (Çresthi) entendirent cette nouvelle : Yaças, le fils du chef de famille a fait couper sa barbe et ses cheveux, il a pris des vêtements rouge-clair, a reçu la foi et a quitté les lieux habités pour les régions inhabitées. À cette nouvelle, ils se dirent : Oh ! mais, on ne peut pas dire que le Buddha ne soit pas une personne excellente et l’enseignement de la loi une chose excellente, puisque, à cause d’eux, Yaças le fils du chef de famille, vient, en un instant, lui si jeune, si amoureux du bien-être, de se couper cependant la barbe et les cheveux, de se revêtir d’habits rouge-clair, de recevoir la foi, de se faire

  1. Ce récit est un véritable Avadâna : nous en reparlerons plus loin.