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LALITA VISTARA. — CHAPITRE VI

32. Et l’ayant loué et honoré, ont écouté la loi excellente ; après avoir fait trois fois le tour de sa personne, en présentant le côté droit, ils s’en vont tous comme ils étaient venus.

33. Les Bôdhisattvas, désireux d’entendre la loi, viennent de toutes les régions du monde ; assis sur des sièges lumineux, ils se voient

34. L’un l’autre, et, après avoir entendu la loi excellente du meilleur véhicule, s’en vont tous, le cœur joyeux, récitant une guirlande de louanges.

35. Et les femmes et les enfants qui alors étaient souffrants, hantés par les Bhoûtas, avaient l’esprit troublé, étaient nus et couverts de poussière,

36. Tous ceux-là aussi, à la vue de Mâyâ, reprenant possession de leurs esprits, doués de souvenir, de jugement et de conduite s’en vont, chacun dans sa demeure.

37. Et ceux qui, par l’union du vent, de la bile et du flegme, ou par le mal d’yeux, ou par le mal d’oreille, ont le corps et l’esprit tourmentés ;

38. Ceux qui sont frappés de maladies, d’espèces et d’origines diverses, quand la main de Mâyâ est imposée sur leur tête, sont délivrés de la fièvre.

39. Et de même, après que Mâyâ a pris à terre une touffe d’herbe et l’a donnée aux malades, tous sont délivrés de la fièvre.

40. Revenus à la santé, sans être changés, ils s’en vont, chacun à sa demeure, parce que, devenu le remède, le roi des médecins est entré dans le sein d’une mère.

41. Et lorsque Mâyâ-Dêvî regarde son corps, elle aperçoit le Bôdhisattva qui se tient dans son sein.

42. Comme la lune dans le ciel entourée des étoiles, c’est ainsi (qu’elle voyait) le guide (du monde), le Bôdhisattva orné de tous les signes (du grand homme).

43. Il n’y a, pour lui, ni affection, ni haine, ni trouble qui le tourmente ; ni amour, ni désir, ni envie, ni malveillance.

44. L’esprit satisfait, l’esprit joyeux, fixé dans le contentement et la quiétude, la faim, la soif, le chaud et le froid ne le tourmentent pas.

45. Sans être touchés, les instruments divins résonnaient sans cesse : il tombait une pluie de fleurs divines aux parfums les plus doux.

46. Les dieux regardent, ainsi que les hommes et ceux qui ne sont pas des hommes ; ils ne se heurtent ni ne se blessent l’un l’autre.

47. Les êtres se réjouissent et s’amusent ; ils donnent de la nourriture et des breuvages ; ils font entendre des cris de joie, joyeux et satisfaits qu’ils sont.

48. Tout le royaume est rempli do bien-être et sans trouble, car les dieux versent la pluie en temps favorable ; herbes, fleurs et plantes médicinales croissent en ce moment.

49. Dans la demeure du roi, pendant (sept jours et) sept nuits, il tomba une pluie de choses précieuses ; et tout ce qu’un être pauvre en prend, on le lui donne et il en jouit.

50. Il n’y a pas un être qui, après avoir été pauvre on souffrant, ne soit dans la joie comme un être qui serait dans le bois de Nandana, au sommet du Mérou,