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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

certainement de l’intelligence sans supérieure, parfaite et accomplie d’un Bouddha, et après s’en être revêtu, il fera tourner la roue de la loi sans supérieure qui n’a été tournée ni par un Çramana, ni par un Brahmane, ni par un dieu, ni par un démon, ni par qui que ce soit, dans le monde, d’accord avec la loi. Pour le salut et le bonheur du monde réuni à celui des dieux, il enseignera la loi, au commencement vertueuse, au milieu vertueuse, à la fin vertueuse ; au sens excellent bien exprimé, claire, bien complète, parfaitement pure, arrivée au dernier degré de pureté, celle de la continence, enfin, voilà la loi qu’il mettra en lumière. Après avoir entendu la loi de sa bouche, les êtres observant les lois de leur naissance seront complètement délivrés de la naissance ; de même, ils seront complètement délivrés de la vieillesse, de la maladie, du chagrin, des lamentations, de la douleur, de l’abattement, des troubles et des calamités. Des êtres brûlés par le feu de la passion, de la haine et du trouble, il fera la joie avec l’eau de la pluie de la bonne loi. Les êtres enveloppés par les ténèbres de toutes sortes de vues mauvaises, égarés dans la mauvaise voie, il les conduira, par la droite route, dans la voie du Nirvana. Pour les êtres retenus dans le filet et la prison de la vie émigrante, liés par les liens de la corruption naturelle, il produira la délivrance de ces liens. Pour ceux dont les yeux sont complètement obscurcis par la taie des ténèbres profondes de l’ignorance, il fera naître l’œil de la sagesse. À ceux qui sont percés par la flèche de la corruption naturelle, il fera l’extraction de cette flèche. De même que, grand roi, la fleur de l’Oudoumbara apparaît bien rarement dans le monde, de même aussi, grand roi, bien rarement, à la suite de plusieurs Niyoutas de Kôtis deKalpas, les Bouddhas Bhagavats apparaissent dans le monde. Ce jeune prince que voici, sans nul doute, se revêtira de la qualité parfaite et accomplie de Bouddha, et, après s’en être revêtu, il fera passer sur la rive qui est au delà de la mer de la vie émigrante des centaines de mille de Niyoutas de Kotis d’êtres, et les établira dans l’immortalité ! Et nous, nous ne verrons pas ce joyau de Bouddha ! Et voilà pourquoi, grand roi, je pleure, et, l’esprit abattu, je pousse un profond soupir, car je n’obtiendrai pas l’exemption de la maladie et de la passion. À la manière dont il se présente, grand roi, comme (il est écrit) dans nos Castras, le jeune Sarvârthasiddha ne peut rester à la maison. — Pourquoi cela ?