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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Ainsi donc, Religieux, le septième jour étant venu, le Bodhisattva étant allé à -la salle d’assemblée, s’y assit sur le trône.

Cependant le roi Çouddhôdana plaçant des espions (leur dit) : Celle des jeunes filles sur laquelle l’œil du jeune prince s’arrêtera, faites-la-moi connaître.

Ainsi, Religieux, tout ce qu’il y avait de jeunes filles dans la grande cité de Kapilavastou, vinrent dans la salle d’assemblée où se trouvait le Bodhisattva, pour le voir et recevoir de ravissantes parures.

Ainsi, Religieux, le Bodhisattva distribua de ravissantes parures à toutes les jeunes filles qui étaient venues. Et toutes ces jeunes filles, ne pouvant supporter l’éclat et la majesté du Bodhisattva, s’en allèrent promptement, emportant les ravissantes parures.

Alors la fille du Çàkya, Dandapàni, nommée Gôpà, entourée et précédée d’une suite de femmes esclaves arriva à la salle d’assemblée et, s’approchant de l’endroit où était le Bodhisattva, s’arrêta à côté de lui et le regarda sans cligner les yeux. En ce moment, toutes les ravissantes parures avaient été données par le Bodhisattva. Alors Gôpâ s’approchant de lui avec un visage riant, lui parla ainsi : Jeune homme, en quoi t’ai-je offensé que tu me dédaignes ?

Il dit : Je ne te dédaigne pas, mais c’est que tu es arrivée la dernière. Et ôtant de son doigt un anneau valant plus de cent mille (palas), il le lui donna.

La jeune fille dit : Jeune homme, dois-je recevoir ceci de toi ?

Il dit : Ces parures étant à moi, il faut les accepter !

Elle lui dit : Nous ne priverons pas le jeune prince de ses parures, nous parerons (plutôt) le jeune prince ! Et en parlant ainsi, la jeune fille se retira.

Alors les espions du roi Çouddhôdana étant allés le retrouver, lui rapportèrent ce qui s’était passé. « Sire, la fille du Çàkya Dandapàni, nommée Gôpà, est celle sur laquelle s’est fixé l’œil du jeune prince ; il y a même eu entre eux un moment d’entretien.

Après avoir entendu ce discours, le roi Çouddhôdana envoya au Çâkya Dandapàni, le Pourôhita avec ce message : — La jeune fille qui est la tienne, il faut la donner à mon fils !

Dandapâni dit : Seigneur, le jeune homme a grandi dans la mollesse au