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LALITA VISTARA. — CHAPITRE XIII

des autres douleurs, après être devenu un Bouddha revêtu de la dignité suprême, exempt de passion et de douleur. »

11. C’est pourquoi, ô excellent, sors promptement de la meilleure des villes, prends possession d’un point de la terre fréquenté par les Rĭchis d’autrefois, après être devenu un Bouddha doué de la science sans égale des Djinas.

12. Autrefois tu as donné toutes tes diverses richesses ; tes pieds, tes mains et ton corps qui t’était cher ; voilà ton temps venu, û grand Rĭchi ; distribue au monde l’eau sans fin du fleuve de la loi !

13. Ta belle conduite a été sans tache et non interrompue. Dans le passé, tu as toujours été orné de ce qui était bon par excellence ; personne ne t’égale par la bonne conduite, ô grand Richi ; délivre le monde de ses diverses corruptions.

14. Tu as, pendant des centaines d’existences, supporté avec patience bien des paroles dures dans le monde, toi qui t’es affermi dans la patience en te domptant toi-même. Seigneur des hommes, songe à sortir de la maison.

15. Ton héroïsme ferme, constant, inébranlable, ô Sougata, a été très grand, du commencement à la fin. Après avoir vaincu le démon artificieux et son armée, tu détruiras complètement les trois voies mauvaises.

16. C’est à cause de cela que tu as pratiqué les bonnes œuvres et les austérités, après avoir réfléchi à la corruption d’un temps mauvais. Ver>e l’eau féconde de l’Ami-îta, rassasie ceux qui sont depuis longtemps altérés et sans protecteur.

17. Sors promptement de cette ville excellente, en te rappelant cette parole excellente d’autrefois : Après avoir obtenu la dignité d’un Bouddha immortel exempte douleur, je désaltérerai, avec l’Amrĭta, ceux que la soif tourmente. 18. Toi qui es habile à pratiquer la meilleure sagesse, ta science est étendue, illimitée. Pour les insensés qui demeurent dans la voie du doute fais briller la lumière pure et claire de la sagesse.

19. Toi qui as, pendant des centaines d’existences, pratiqué la mansuétude, te plaisant dans la douceur et le détachement ; cette conduite excellente telle que tu l’as pratiquée, fais-en part au monde.

20. Par la puissance des Djinas des dix points de l’espace, ces Gâthâs qui rappellent les fleurs variées des qualités, exhortent le jeune prince qui se repose sur son lit, pendant qu’on le réjouit avec toutes sortes d’instruments mélodieux.

21. Et pendant que des femmes charmantes le réjouissent en faisant entendre les accords d’une musique ravissante, en même temps, les Djinas des dix points de l’espace, qui disciplinent les dieux et les hommes, continuent à faire entendre, avec ces accords, ce discours excellent.

22. Doué de qualités nombreuses, tu es venu on aide aux créatures, et tu as produit les qualités des Djinas. Souviens-toi, souviens-toi des pratiques religieuses et des austérités d’autrefois ; va promptement auprès du meilleur des arbres, touche à la dignité immortelle.

23. Aux dieux et aux hommes altérés, privés des qualités des Djinas, toi qui possèdes la plus grande force de l’intelligence, donne la jouissance de l’Amrĭta. Doué