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LALITA VISTARA. — CHAPITRE XVII

reuse, aiguë, cuisante et cruelle qui tourmente leur âme et brûle leur corps ; de sorte qu’ils sont incapables de comprendre clairement la supériorité de la science vénérable au-dessus de la loi humaine. Ainsi, par exemple, si un homme qui désire du feu et cherche de la lumière, après avoir pris un morceau de bois vert pour le frotter et un morceau de bois vert pour être frotté, les frotte, après les avoir plongés dans l’eau, il ne pourra produire du feu et faire jaillir la flamme.

De même aussi, ces Çramanas et Brahmanes qui n’ont pas tenu leur corps et leur esprit isolés des désirs, mais qui se sont plus au désir, se sont nourris de désirs, enivrés de désirs ; ont été altérés de désirs, consumés de désirs, cette persistance dans le désir n’est pas apaisée, mais, au contraire, ils éprouvent une sensation douloureuse, aiguë, cuisante et cruelle qui tourmente leur âme et brûle leur corps, en sorte qu’ils sont incapables de comprendre clairement la supériorité de la science vénérable au-dessus de le loi humaine. Telle fut la première comparaison qui se présente au Bôdhisattva.

2o Et il lui vint encore à la pensée : Ces Çramanas et Brahmanes qui ont tenu leur corps et leur esprit isolés des désirs, mais cependant se sont plus au désir, etc., comme précédemment, jusqu’à : cherche de la lumière. Celui qui, après avoir pris un morceau de bois vert et l’avoir placé dans un lieu ouvert, le frotte contre un autre bois humide, est incapable de produire du feu. De même aussi, ces Çramanas et Brahmanes etc.^^1, le reste comme précédemment jusqu’à : sont incapables de comprendre clairement la supériorité de la science vénérable au-dessus de la loi humaine. Telle fut la seconde comparaison auparavant ignorée et inconnue qui se présenta au Bôdhisattva.

3o Et encore, ces Çramanas et Brahmanes autant il y en a qui tiennent leur corps et leur esprit isolés des désirs, mais qui se sont plu> au désir, etc. tout le reste comme précédemment, et quoique le calme leur soit venu, ils n’en éprouvent pas moins une sensation douloureuse, aigùe, cuisante et cruelle. Ils sont cependant capables de comprendre clairement la supériorité de la science vénérable, au-dessus de la loi humaine. Ainsi, par exemple, s’il y a un homme qui désire du feu et cherche de la lumière,

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