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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

corruption, et produisant chez tous les êtres le plaisir, la joie, le calme et l’allégresse. À cette vue, Kâlika, le roi des Nâgas, en présence de sa suite, prononça, en ce moment, ces Gâthas :


27. Puisqu’une lumière brillante a été vue, comme celle qui fut vue en Krakoutch’anda, et aussi en Kanakàhvaya, pareilles aux lumières sans tache qui furent vues en Kâçyapa, le Mouni roi de la Loi, sans aucun doute, un être secourable doué des meilleurs signes est né, qui a la lumière de la science, par lequel cette demeure à moi est illuminée et embellie par une brillante lumière dorée.

28. Ce n’est pas la lumière très abondante de la lune ou du soleil que l’on voit dans cette demeure, ni celle du feu, ni celle de la pierre Mani, ni la lumière sans tache de la foudre, ni celle des étoiles ; ni non plus la lumière de Çakra, ni la lumière de Brahmâ, ni la lumière des Asouras. Ma maison toute remplie de ténèbres par les mauvaises actions commises autrefois,

29. Cette demeure aujourd’hui resplendit comme éclairée au milieu par l’éclat de la vertu pareil à celui du soleil. (Cette lumière) fait naître la joie dans l’esprit ; le corps est dans le bien-être ; les membres sont rafraîchis ; les sables brûlants qui tombent sur le corps sont devenus frais. Il est bien évident que celui qui s’est évertué pendant plusieurs dizaines de millions de Kalpas va vers l’arbre de l’Intelligence.

30. Vite, prenez les belles fleurs des Nâgas, les vêtements beaux et parfumés, les guirlandes de perles attachées (aux habits ?), les bracelets, les poudres odorantes, les meilleurs des parfums brûlés ; faites (entendre) des concerts de voix et d’instruments divers ; avec des tambours et des tambourins excellents, allez donc honorer l’être secourable digne d’hommages dans le monde entier !

31. Et s’étant levé, accompagné des femmes des Nâgas, il considère les quatre points (de l’espace). Il vit alors celui qui est semblable au mont Mêrou, bien paré de sa splendeur, entouré de millions de dieux et de Dânavaâ, de Brahmêndras et de Yakchas qui, avec un esprit joyeux lui offrent leur hommage et lui montrent la route (en disant :) c’est bien cette (route).

32. Rempli de joie, le roi des Nâgas, après avoir honoré le meilleur du monde, salué ses pieds avec respect, se tient debout devant le Mouni. Les femmes des Nâgas, avec un esprit joyeux, rendent hommage au Mouni et jettent des fleurs, de l’encens et des parfums, en faisant résonner les instruments.

33. Et le roi des Nâgas, les mains jointes, rempli do joie, le louait par des qualifications vraies : Il est doux de te voir, ô guide, le plus grand (être) du monde, au visage pareil à la pleine lune. Le signe des Rïchis d’autrefois, tel qu’il a été vu, nous le voyons on toi aussi. .Aujourd’hui, plein de force, après avoir vaincu le démon, tu obtiendras le rang désiré,

34. En vue duquel, autrefois, ayant l’esprit de la soumission, du don et de la discipline, tu as abandonné tous les biens ; en vue duquel il a été médité (par toi) sur la force de la discipline, de la bonne conduite, de la douceur, de la mansuétude et de la patience ;