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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Nâgas, portant divers parasols précieux, portant diverses étoffes et diverses guirlandes de perles ; tenant diverses choses précieuses, diverses guirlandes avec des parfums divins et humains ; portant des urnes remplies de parfums, faisant entendre les sons des instruments et des concerts, avec des pluies de diverses fleurs précieuses, elles couvraient le Bôdhisattva, qui s’avançait et le louaient par ces Gâthâs :


42. À toi qui es sans erreur, sans crainte, sans timidité, sans frayeur, sans abattement, sans tristesse ; joyeux, difficile à vaincre, sans passion, sans souillure, sans trouble, éloigné des passions, arrivé à la délivrance, salut, o grand Rïchi !

43. Médecin qui ne causes pas de douleur, disciplinant ceux qu’il faut discipliner, excellent médecin qui délivres des souffrances du monde, après avoir connu les infortunés sans asile, sans protection, tu es né dans cette réunion des trois mondes, séjour des êtres, pour les protéger.

44. Puisque, empressées, joyeuses, les troupes de dieux versent, du haut des airs, une grande pluie de fleurs ; puisqu’elles font flotter une grande quantité de vêtements, tu seras Djina ; fais éclater l’allégresse.

45. Approche-toi du roi des arbres, assieds-toi sans être troublé ; les armées du démon sont vaincues ; secoue les rets de la corruption naturelle. Après avoir revêtu l’Intelligence suprême, accomplie, parfaitement calme, de même qu’elle a été revêtue par les précédents maîtres des Djinas,

46. En vue de laquelle ont, par toi, pendant plusieurs dizaines de millions de Kalpas, été faites des choses difficiles à faire, en vue de la délivrance du monde. Ton espérance est bien remplie ; voilà le temps venu, approche-toi du roi des arbres, touche la suprême Intelligence !


Ensuite, religieux, cela vint à la pensée du Bôdhisattva : Sur quoi étant assis, les Tathâgatas antérieurs se sont-ils revêtus de l’Intelligence parfaite et accomplie ? Il pensa alors : C’est eu étant assis sur un tapis de gazon.

Alors, des centaines de mille de Dieux Çouddhâvàsakâjikas qui se tenaient dans l’air ayant, avec leur pensée, connu la réflexion du Bôdhisattva, parlèrent ainsi : Gela est ainsi, excellent homme ; cela est ainsi. C’est après s’être assis sur un tapis de gazon que, par les Tathâgatas antérieurs, l’Intelligence suprême parfaite et accomplie a été revêtue.

Et alors, Religieux, le Bôdhisattva aperçut sur le côté droit de la route Svastika l’herbager qui coupait des gazons verts, tendres, tout nouveaux, agréables, réunis en tresses, tournés à droite, pareils au cou des paons, doux