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LALITA VISTARA. — CHAPITRE XXIII

dieux, après avoir abrité le Tathâgata avec diverses tentures de soie, le loua, face à face, par ces Gâthâs :

31. Tu es apparu, lumière de la loi, délivré des trois espèces de taches ; destructeur du trouble, de la vue (fausse) et de l’ignorance, tout rempli de modestie et de majesté. Après avoir établi dans l’immortalité les créatures qui se plaisaient dans la fausse voie, tu es né ici, dans le monde, honoré de Tchâityas au ciel et sur la terre.

32. Tu es le médecin habile à guérir qui donne le bonheur de l’immortalité. La corruption naturelle de la vue, l’ignorance amassée, le repentir d’autrefois, toutes les maladies des êtres qui ont un corps, tu les éloignes, toi qui es dans la voie des Djinas précédents ; c’est pour cela que tu es le plus grand des médecins, ô guide qui parcours la terre !

33. L’éclat du soleil et de la lune, de la pierre précieuse (Mani), ainsi que le feu ne brillent plus devant toi qui es rempli d’une majesté solide ! Toi qui produis la lumière de la sagesse, qui produis la splendeur, tout plein de la splendeur de la majesté, les témoins de ta science, être merveilleux, te saluent avec la tête !

34. Toi qui indiques ce qui est vrai et ce qui n’est pas vrai, guide spirituel à la voix très douce, qui as l’esprit dompté et apaisé, les sens vaincus, le cœur complètement apaisé, qui enseignes ce qu’il faut enseigner, tu instruis l’assemblée des dieux et des hommes ! Je salue Çâkya Mouni, le plus grand des hommes, honoré des hommages des dieux et des hommes !

35. Savant qui possèdes la meilleure parole de la science, tu la fais connaître aux trois mondes. Toi qui enseignes la délivrance par la triple science, qui délivres de l’impureté des trois taches, Mouni qui connais parfaitement, au gré de ta pensée, ce qui est prospère ou ne l’est pas, je te salue respectueusement, merveille des trois mille mondes, honoré au ciel et sur la terre.


Ainsi, religieux, Sounirmita, le fils d’un dieu, avec sa suite, ayant loué le Tathâgata se tint d’un côté, les mains jointes, rendant hommage au Tathâgata. Ensuite, Santouchita, le fils d’un dieu, avec les dieux, Touchitakâyikas, s’étant approché de l’endroit où était le Tathâgata et, avec une grande quantité de vêtements divins, ayant abrité le Tathâgata assis à Bodhimaṇḍa, le loua face à face, par ces Gâthâs :

36. Quand tu demeurais dans le séjour du Touchita, la loi excellente y était enseignée et il n’est pas interrompu cet enseignement à toi ; aujourd’hui encore, ils pratiquent la loi, les fils des dieux.

37. Et nous ne nous rassasions pas de te voir, et l’on ne se rassasie pas d’entendre la loi. Océan de qualités, flambeau du monde, je te salue respectueusement avec la tête et le cœur.