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LALITA VISTARA. — CHAPITRE XXIII

des banderoles et des arrangements de toutes sortes, avant honoré le Tathâgata, il le loua avec ces Gâthâs :

46. (Toi qui es) infaillible, irréprochable, toujours bien solide comme le Mêrou, célèbre aux dix points de l’espace, lumière de science, doué de l’éclat des bonnes œuvres, des Bouddhas, par centaines de mille, ont été honorés autrefois par toi ô Mouni. Dans les domaines du démon, à cause de cela, près de l’arbre de l’Intelligence, l’armée du démon a été vaincue.

47. Mine de vertus, de révélation, de contemplation et de sagesse, ayant l’étendard qui a le signe de la science, destructeur de la vieillesse et de la mort, meilleur des médecins qui donnes la vue au monde, qui as complètement mis de côté les trois taches, aux sens apaisés, à l’esprit apaisé, ô Mouni, nous cherchons un refuge, auprès de toi, chef des Çâkyas roi de la loi dans le monde.

48. Par l’exercice de l’intelligence, égalant l’infini, tu es élevé par le pouvoir de l’héroïsme. Doué de la force de la sagesse, de la force des moyens et de la bienveillance, doué de la force des mérites de la pureté, par ces forces égalant l’infini, tu es bien établit dans l’Intelligence, en possession des dix forces, aujourd’hui, à Bôdhimaṇḍa.

49. À la vue de l’armée d’êtres innombrables, les dieux ont été remplis d’effroi ; (ils pensaient :) Non, vraiment, le roi des Çramaṇas ne restera pas ferme à Bôdhimaṇḍa. Et tu n’as eu de ceux-ci nulle crainte ; pas même un tressaillement du corps. Frappée par ta main, pesant fardeau, et complètement effarée, l’armée du démon a été vaincue !

50. Et, comme par ceux d’autrefois, a été, sur un trône, obtenue l’Intelligence la plus élevée, de même (elle l’a été) par toi, Bouddha après (eux), toi leur égal, leur pareil, sans aucune différence ; égal par le cœur, égal par la pensée, toi qui as par toi-même l’omniscience, par cela même, ô le meilleur du monde, existant par toi-même, sois le champ des mérites dans l’univers.


Ainsi, Religieux, Çakra, le maître des dieux, avec les dieux Trâyastrim̃çats, ayant bien loué le Tathâgata, se tint d’un côté, les mains jointes, saluant le Tathâgata avec respect. Ensuite les quatre grands rois avec les fils dos dieux Tchatour-Mahârâdja-kâyikas s’étant approchés de l’endroit où était le Tathâgata et ayant pris des guirlandes et des bouquets d’Atimouktaka, de Tchampaka, de Soumanâ, de Varchika et de Dhanouchkari, et, entourés de cent mille Apsaras, ayant, aux accords d’un concert divin, rendu hommage au Tathâgata, le louèrent par ces Gâthâs, convenables pour la circonstance :


51. Mouni à la parole très douce, à la voix qui va au cœur, qui, comme la lune, produis l’apaisement, dont l’esprit est calme, au visage souriant, qui as la langue grande, qui produits la meilleure et la plus grande des joies, salut à toi !