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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

25. Que la créature qui porte un dard (qui la blesse) qui est depuis longtemps tourmentée, soit, avec les divinités, les Çramanas et les Brahmanes tous ensemble, délivrée des tourments et de la fièvre : il n’y a pas d’autre refuge ici-bas pour elle !

26. Depuis longtemps liés, dieux et hommes ont pour toi des pensées amicales et sont désireux de l’Amrita. La loi que le Djina aura comprise, telle qu’elle est, sans être amoindrie, il la proclamera.

27. C’est pourquoi je t’implore, toi dont l’héroïsme est beau ! Discipline les êtres dont la route est depuis longtemps détruite. Elle aspire à entendre des sujets inconnus, cette foule tourmentée de désir, grand Mouni !

28. Répands devant toi la pluie de ta loi, comme le nuage pour la terre altérée. Produis, 6 Guide, la pluie de la loi qui désaltère ! Il y a longtemps que les hommes s’en vont dévoyés !

29. Dans le monde réceptacle de vues mauvaises, plein d’épines, enseigne la voie droite et sans épine, après l’avoir comprise ils pourront obtenir l’Amrîta ! Ceux qui sont tombés dans le précipice de l’aveuglement et sans guide, il est impossible qu’ils en soient retirés par d’autres (que toi). Ceux qui sont tombés dans le grand précipice, retire-les, après avoir conçu de la sollicitude ; tu es le taureau (chef du troupeau) doué de sagesse.

30. On n’a pas toujours le bonheur d’être réuni à toi, ô Mouni. Pareils à la fleur de l’Oudoumbara les Djinas qui sont des guides apparaissent bien rarement sur la terre. Le moment est venu, ô Guide, délivre les êtres.

31. Cette pensée a été la tienne dans des existences antérieures : « Moi-même ayant passé je ferai celui qui fait passer les autres. » Sans nul doute, tu es arrivé au (suprême) rivage aujourd’hui ; fais une vérité de ta promesse, toi qui as l’héroïsme de la vérité !

32. Avec le flambeau de la loi, dissipe les ténèbres, ô Mouni ; déploie l’étendard d’un Tathâgata ; c’est le moment de faire entendre une voix pleine de douceur. Parle comme le roi des animaux dont la voix résonne comme le tambour !


Alors, Religieux, le Tathâgata, examinant le monde tout entier avec l’œil, d’un Bouddha, vit les êtres infimes, moyens, intelligents, élevés, bas et moyens, agissant bien, agissant mal, faciles à purifier difficiles à purifier, sages, à l’intelligence étendue, aux paroles sublimes, en trois catégories d’êtres : une fixée dans la condition de l’erreur, une fixée dans la condition de la vérité, une non fixée. Ainsi, par exemple, Religieux, un homme placé au bord d’un étang voit les lotus, les uns entre deux eaux, les uns au niveau de l’eau, les uns élevés au-dessus de l’eau. De même, Religieux, le Tathâgata, examinant le monde tout entier avec l’œil d’un Bouddha, vit les êtres divisés en trois sortes d’agglomérations.

Alors, Religieux, il vint à la pensée du Tathâgata : que j’enseigne la loi