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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Mais Adjñâta Kâuṇḍinya ne s’engagea dans sa pensée, et ne désapprouva pas cependant par ses paroles.

Religieux, à mesure que le Tathâgata s’avançait vers l’endroit où étaient les cinq de bonne caste, ceux-ci étaient de plus en plus mal à l’aise sur leurs siéges et voulaient se lever. C’est ainsi, par exemple, qu’un oiseau ayant ses ailes, qui serait entré dans une cage, et qui serait brûlé par un feu placé sous cette cage, aurait envie de s’envoler vite, vite, à cause du feu qui le tourmentait. De même, à mesure que le Tathâgata s’approchait des cinq de bonne caste, ils étaient de plus en plus mal à l’aise et avaient le désir de se lever. [Pourquoi cela ?] C’est qu’il n’y a pas un être, dans la multitude des êtres, qui, en voyant le Tathâgata, pourrait ne pas se lever de son siége. Aussi, à mesure que le Tathâgata s’approchait des cinq de bonne caste, ceux-ci, de plus en plus incapables de supporter la splendeur et la majesté du Tathâgata, agités sur leurs siéges, tous rompant la convention, chacun d’eux va au-devant de lui. L’un s’avançant, a pris sa sébile et son manteau ; l’autre lui présente un siége ; celui-ci a un appui pour ses pieds ; celui-là lui apporte de l’eau pour laver ses pieds. « Vous êtes le bienvenu Âyouchmat Gâutama ! vous êtes le bienvenu ! Asseyez-vous Âyouchmat Gâutama, sur ce siége préparé (pour vous) ! — »

Religieux, le Tathâgata s’assit donc sur le siége ainsi préparé ; puis, les cinq de bonne caste, après s’être entretenus avec lui de divers sujets agréables et intéressants, se placèrent d’un seul côté. Et placés d’un seul côté, les cinq de bonne caste parlèrent ainsi au Tathâgata : Âyouchmat Gâutama, tes sens sont parfaitement purifiés ; la couleur de ta peau etc., [et tout le reste, comme plus haut].

Âyouchmat Gâutama, est-elle perçue par vous, l’excellence de la vue de la science vénérable au-dessus de la science humaine ?

Ainsi, interrogé, Religieux, le Tathâgata dit aux cinq de bonne caste : Religieux, ne donnez pas au Tathâgata le titre d’Âyouchmat. Depuis longtemps il ne vous a donné ni profit, ni secours, ni bien être. Religieux, l’immortalité a été perçue par moi, et la voie qui conduit à l’immortalité. Je suis Bouddha, ô Religieux, omniscient, voyant tout, devenu froid et affranchi des corruptions (âçravas). Dominant toutes les lois. Religieux, j’enseignerai moi-même la loi. Venez, écoutez, soyez empressés, prêtez