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LALITA VISTARA. — CHAPITRE XXVI

multipliées de la corruption ; toi qui as le remède des Djinas, ô libérateur, tourne la roue excellente de la loi.

24. Par toi, depuis longtemps passé à l’autre rive, les six trésors ont été augmentés. Sans égale, immuable, accomplie, est accumulée la richesse de la loi. Après avoir vu toute créature sans protecteur, pauvre, sans guide, partage les richesses en sept, ô guide, tourne la roue !

25. Biens, fortune, or, argent, ainsi que les beaux vêtements, les fleurs, les onguents, les cassolettes, les poudres parfumées par excellence et les plus belles demeures ; l’appartement des femmes, la royauté, ton propre fils chéri, ont été abandonnés avec joie (par toi) pour la recherche de l’Intelligence des Djinas ; tourne donc la roue excellente qui appartient à celui qui est un Bouddha.

26. Ta vertu a été gardée intacte, sans tache pendant cent Kalpas ; toujours patient et occupé de pensées héroïques, sans abattement, dénué d’ornements, familier avec la meilleure contemplation, avant une vue surnaturelle, doué de sagesse, ô Mouni, ton désir est parfaitement accompli ; délivré de la fièvre, tourne la meilleure des roues !

Alors, Religieux, dès que cette pensée fut produite, un Bôdhisattva Mahâsattva nommé Tchakravartin offrit en ce moment une roue de la loi ornée de toutes sortes de choses précieuses, embellie par toutes sortes de choses précieuses, ornée par l’arrangement de diverses sortes d’ornements précieux, ayant mille rais, lançant mille rayons, avec un moyeu, avec une circonférence, avec une guirlande de fleurs, avec un réseau d’or, avec un réseau à clochettes, avec un Gandhahasta, avec une urne pleine, avec un Nandikâvarta, avec l’ornement d’un Svastika, colorée de diverses couleurs, ornée de tous côtés de vêtements divins, couverte de fleurs et de guirlandes divines, imprégnée de parfums et d’onguents divins, possédant tout ce qu’il y a de plus précieux, obtenue à cause d’une prière d’autrefois par le Tathâgata pour tourner la roue de la loi, bien purifiée par la pensée du Bodhisattva, digne des hommages d’un Tathâgata, bien comprise de tous les Tathâgatas, non troublée par les bénédictions de tous les Bouddhas, envoyée par les précédents Tathâgatas Arhats vraiment Bouddhas accomplis, et précédemment tournée.

Après s’être incliné, les mains jointes sur le front, (Tchakravartin) loua le Tathâgata par ces Gâthâs :

27. Quand l’être pur fut prédit par Dipangkara (en ces termes) : « Tu seras sûrement Bouddha, toi, lion parmi les lions des hommes, » en ce moment telle fut ma prière : quand l’Intelligence parfaite aura été obtenue, puissé-je exhorter à prêcher la loi !

28. On ne peut les compter tous ceux qui sont entrés, les premiers des êtres venus des