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LALITA VISTARA. — APPENDICE

première compilation, on en fit une seconde, au temps d’Açôka, le roi célèbre qui résidait à Pàtalipoutra. Une troisième compilation fut encore faite au temps de Kanichka, roi fameux dans le nord de l’Inde, alors qu’il s’était écoulé quatre cents ans depuis la mort de Çâkya. « Vers cette époque les Bouddhistes se divisèrent en dix-huit sectes, à la tête desquelles se trouvaient quatre disciples de Çâkya : Râhoula son fils, Oupâli, Kâcyapa et Kâtyâyana. »

II
MORT ET FUNÉRAILLES DE ÇÂKYA MOUNI
D’après le Doulva (t. XI, p. 635). —

« Aussitôt que le Bouddha fut délivré de la douleur, cette grande terre trembla ; il tomba un météore, les coins du monde furent en feu, et du ciel illuminé se fit entendre un grand bruit de tambours frappés par les dieux.

Au même instant Ayouchmat Mahâ Kâcyapa, qui était à Ràdjagrïha dans le bois de Kalantaka, fut éveillé par ce tremblement de terre, et réfléchissant sur ce qu’il annonçait, il s’aperçut que Bhagavat avait été complètement délivré de la douleur. Comme il était instruit de la nature des choses, il dit : — Telle est la destinée de tout ce qui est un composé.

Puis Kâçyapa partit pour la cité de Kouça.

Aussitôt que le Bouddha fut mort au pied des deux Sâlas[1] qui répandaient sur lui leurs fleurs, et tandis qu’il dormait comme un lion, un Religieux récita ces Gâthâs (vers) :

— Une couple de Salas superbes, au milieu de ce bosquet d’arbres verts excellents, répandent des fleurs sur le maître délivré de la douleur.

Au même instant aussi, Indras dit en vers :

— Hélas ! une chose composée n’est pas durable ; parce qu’elle est produite, elle est de nature périssable ; parce qu’elle est produite, elle périt. C’est un bonheur pour un être tel que lui d’être au repos.

De même Brahmâ, le maître de l’univers, dit en vers :

— Toutes les choses rassemblées en ce monde par toutes les créatures

  1. Shorea robusta.